Je ne sais pas pour vous, mais je viens d’une génération qui a chanté haut et fort :
«Mon corps, c’est mon corps ce n’est pas le tien. Tu as ton corps, à toi, laisse-moi le mien.»
En pleine période où je prends du bid’, je me demande fréquemment si c’est un aimant qui y pousse pour mains inconnues «poignasseuses». Être en Pennsylvanie, je serais protégée t’sais. En effet, depuis 2013, il existe une loi interdisant de toucher le ventre d’une femme enceinte suite à un procès d’une mère ben écoeurée qu’on lui tripote la bedaine.
Pas que je veux que la vieille madame à l’épicerie se ramasse en d’dans, mais je fais toujours le saut chaque fois que quelqu’un pose sa main sans crier gare sur moi parce que oui, CE VENTRE M’APPARTIENT (je l’endure en criss et me le huile non-stop après tout!). J’ai chaque fois la même envie : leur pogner une boule ou encore leur ramasser le paquet. Ben quoi? Je veux être quitte en touchant moi aussi ce qui dépasse de la-dite personne! Parce que by the way, ce n’est pas le bébé que vous touchez, c’est moi et en prime vous me faites souvent mal au nombril qui est vraiment sensible. Juste demander au préalable, me semble que c’est de base.
Cette semaine, une bonne connaissance à moi (que je vois 2-3 fois par année) a poussé jusqu’à me donner un bec sur le ventre en salissant ma chemise en plus! WTF?
J’ai continué de juger tout en discutant. Cette bonne connaissance que j’aime bien s’est permis de se livrer entre 2 Quoi de neuf? et en me faisant faire le tour du proprio.
«Ici, ce sera la chambre futur de bébé… si enfin y a quelque chose qui finit par coller.»
…
Ses yeux.
Son soupir.
Sa frustration et son incompréhension.
J’ai revu la scène du bec. Cette fois, j’y ai vu toute la tendresse du monde, le désir de posséder enfin une bedaine et l’avenir tant souhaité qu’elle flattait. Je me suis trouvée cheap. Je me suis foutue de la tache sur ma chemise et j’ai mis ma main sur son épaule pendant qu’elle reposait sa main sur mon gros ventre arrondi de bonheur. J’ai espéré que ça lui porte chance de tout mon coeur, et de toute ma bedaine.
Comment dealez-vous avec la p’tite madame qui vous pognasse à l’épicerie?