À une semaine de sa DPA, Alexandra freake gentiment : s’apprêter à être parent, c’est toute une étape.
Alexandra Cantin-MartineauAu moment où j’écris ces lignes, je suis à 39 semaines de grossesse. Une semaine exactement avant ma date prévue d’accouchement. Si ça se trouve, au moment où vous lirez ce texte, j’aurai mon bébé tout neuf dans les bras, délais de publication obligent. Au moment où vous lirez ces lignes, mes craintes d’aujourd’hui se seront probablement envolées. Par contre, là maintenant, en buvant ma tisane de feuilles de framboisier, une semaine pile avant ma date théorique, je dois avouer que je freake un peu.
Ça a été un peu comme une claque dans la face ce matin. Une application avec laquelle on a suivi l’évolution de ma grossesse sur l’iPad m’annonçait en grande pompe : « Bonjour Alexandra! Vous êtes enceinte de 39 semaines. Plus que 1 semaine restante!»
Tout à coup, j’ai eu une sorte de petit vertige. J’ai regardé en arrière et les 9 10 derniers mois (on ne se comptera pas de menteries) m’ont semblé avoir passé en un claquement de doigts. Avant d’être enceinte, je pensais que 9 mois de grossesse c’était loooong. #PremièreErreur
Somme toute, notre vie n’a pas encore trop changé. C’est vrai, la pièce à débarras a maintenant meilleure mine et s’est transformée en chambre d’enfant. C’est vrai, le tartare et les sushis crus me manquent. C’est vrai, ma vessie m’empêche de faire des nuits complètes. C’est vrai, je bois de la Beck sans alcool au lieu d’une bouteille de Chablis.
Mais ça reste de petits ajustements avec lesquels nous nous sommes bien accommodés. Notre dynamique de vie est restée à peu près la même jusqu’à ce que je cesse de travailler il y a quelques semaines.
C’est maintenant une question de jours et nous ne serons plus jamais deux, nous deviendrons trois. Nous ne serons plus seulement un couple, nous formerons désormais une famille. Une famille. Ce petit clan auquel on rêve depuis quelques années déjà sera enfin concret. À l’aube de ce changement de statut, j’ai peur. Une douce peur devant cette nouvelle vie. C’est certainement l’inconnu qui me fait ça. Et peut-être aussi une certaine crainte de ne pas être à la hauteur. Ce grand saut devant lequel on ne peut visiblement plus reculer, nous n’aurons pas le choix de le faire, mais on ne sait pas exactement quand.
Bientôt. Très bientôt. Plus ou moins dans une semaine.
J’ai eu, tout compte fait, une belle grossesse. Tout s’est bien déroulé dans une certaine simplicité et naïveté. Je crois que la réalité me rattrape ce matin.
Je comprends maintenant ces femmes qui ne veulent pas que leur grossesse finisse. Malgré tous les maux et désagréments de fin de grossesse, je me suis habituée à ce gros ventre rond, aux périodes d’activité de mon bébé vers les mêmes heures chaque jour, à la facilité d’être toujours avec lui et de mener, somme toute, la même vie qu’avant.
Évidemment, j’ai hâte de rencontrer mon enfant, de vivre au quotidien avec lui. D’apprendre à connaître ce petit étranger qui a élu domicile dans mon ventre. J’ai hâte qu’il me raconte ses journées, ses rêves et ses craintes. Je vais essayer de profiter de cette dernière semaine privilégiée avec mon petit trésor au creux de mon ventre avant que la vie ne change vraiment et que je devienne enfin, pour de vrai, une maman.
Avez-vous été pris d’une douce frayeur devant l’arrivée plus qu’imminente de votre enfant?