L’austérité, l’austérité, l’ostie d’austérité.
Le même gouvernement qui a réussi à faire sortir des centaines de milliers d’étudiants et de militants dans les rues au printemps 2012 est en train de faire sortir de leurs gonds tous ceux qui ont à cœur une des priorités sociales du Québec, la famille. Comme l’expliquait mon collègue Jean-Philippe dans ce billet, après la sortie du rapport « Un Québec fou de ses enfants » en 1991, le gouvernement mettait des mesures en place pour que le Québec soit une nation avant-gardiste qui investit à long terme dans les générations à venir et dans la participation des femmes au marché du travail.
Comme pour la question des frais de scolarité, les garderies accessibles, les congés de maternité, les CPE gérés par des parents utilisateurs, et j’en passe, sont sources de fierté pour les Québécois. La plupart d’entre-nous regardent avec espoir vers les pays scandinaves qui ont adopté des politiques familiales encore plus innovatrices que les nôtres, à la place de se comparer aux États-Unis ou aux autres provinces canadiennes qui paient des fortunes en garderie pour pouvoir participer à l’économie en étant sur le marché du travail.
On doit envoyer nos enfants en garderie ou en service de garde scolaire pour pouvoir travailler, pour pouvoir payer ce service. Que pensez-vous qu’il arrivera avec la hausse prévue? En faisant le calcul, des familles se rendront rapidement compte qu’un parent serait mieux de rester à la maison, faute d’un emploi suffisamment lucratif pour justifier les frais de garde exorbitants. Veut-on que la décision d’être sur le marché du travail ou non devienne un calcul comptable plutôt qu’un désir d’émancipation et de participation à l’économie du Québec?
Actuellement, les programmes familiaux représentent seulement 3,5 % des dépenses publiques. Et malgré la croyance populaire qui laisse entendre que les CPE coûtent une fortune à l’État, sachez que le poste budgétaire de la famille est resté stable au cours des 4 dernières années, malgré l’ajout de 8500 places à contribution réduite dans les services de garde.
Les politiques familiales québécoises, et particulièrement celle des CPE, ont contribué de façon significative à augmenter le nombre de mères occupant un emploi, contribuant donc notamment à une meilleure équité homme/femme. Les faits* sont ci-dessous.
- Hausse de 63 % à 75 % du taux d’activité des femmes sur le marché de l’emploi entre 1997 et 2011.
- 69 700 mères ont pu occuper un emploi grâce à ce programme, une hausse de 1,8 % de l’emploi total au Québec.
- Cette activité sur le marché de l’emploi représente une hausse 1,7 % du PIB du Québec, ce qui équivaut à 5,1 milliards de dollars.
- Entre 1997 et 2007, le nombre de mères monoparentales vivant sous le seuil de la pauvreté est passé de 60,3 % à 20,4 %.
Le Québec, seule province à avoir une politique familiale aussi généreuse, se démarque du reste du Canada sur le taux d’emploi des femmes de 20 à 44 ans (cette catégorie d’âge représente 98 % des mères de jeunes enfants).
*Tous les faits énoncés ci-haut ont été fournis gracieusement par l’AQCPE. Vous pouvez consulter le document complet sur ce lien.
Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à sortir dans les rues dimanche matin, à 10 h. Des rassemblements sont prévus dans plusieurs villes du Québec. Pour connaître le lieu de rassemblement le plus près de chez vous, c’est ici.
Pour les gens de la grande région de Montréal, une rencontre de TPL Moms est prévue juste avant le rassemblement et nous vous invitons à vous joindre à nous.
Faisons entendre nos voix! Continuons à être fières et fiers de nos politiques familiales!