Je suis une hypocondriaque de la boule. Une chercheuse de masse suspecte. Une incrédule inquiète. Chaque fois que je fais mon auto-examen des seins, il me semble que roule cette petite bosse entre mes doigts : est-ce une glande, un amas graisseux, un signe que j’ovule, UNE MASSE CANCÉREUSE? J’angoisse.
Et là je m’en vais voir sur Internet. MAUVAISE IDÉE. C’est clair que j’ai le cancer. Et déboulent toutes les pensées morbides : qu’est-ce que je ferais si j’avais le cancer du sein? Je vais perdre mes cheveux, je vais me faire charcuter la poitrine, je vais passer mes jours dans un environnement inhospitalier qu’est justement l’hôpital. Qui viendra me chercher après un traitement de chimio? Et si j’en meurs, qui s’occupera de mon fils? Je braille. En même temps que je recherche de l’info, je magasine des pré-arrangements funéraires et une assurance-vie. La Marika joyeuse et optimiste perd tout son entrain et envisage le pire.
Heureusement, il y a des ressources pour nous aiguiller dans la prévention. La Fondation du cancer du sein du Québec met à notre disposition une foule d’informations. Mais soyons honnêtes, ça fait peur. Je préfère changer d’onglet et aller sur le site qui parle de la prévention avec un titre sans équivoque : observationdesseins.org
Étape 1 : Observation des seins – DIY
L’observation des seins s’éxécute de plusieurs façons : en examinant le sein en soi, mais aussi la peau, le mamelon et l’aisselle. Tout changement devrait être considéré, que ce soit une déformation, une masse, un changement de couleur de la peau, une irritation, un écoulement irrégulier.
Téléchargez ce petit guide et gardez le à portée de la main (ou de votre poitrail)
Étape 2 : L’examen clinique
Une partie de mon problème réside aussi dans cette deuxième étape. Je n’ai pas de médecin de famille. Pas de gynéco non plus. Je vais à la même clinique sans rendez-vous depuis plusieurs années et je vois le médecin de garde. Et comme je crois avoir un cancer presque chaque mois, il me faudrait un rendez-vous récurrent pour me rassurer. Comme j’aimerais aller à la pharmacie du coin dans la petite aire de consultation et demander à la pharmacienne : Touche voir… C’est-tu ça?
Je voudrais qu’il existe des tâteuses de boules pour me rassurer que je ne vais pas mourir.
Étape 3 : La mammographie
Avez-vous déjà fait une mammographie? Rien pour vous donner le goût d’y retourner, je vous jure. Encore cette même ambiance sinistre qui semble te mener tout droit en phase terminale. Sans parler de l’appareil. On vous squeeze le sein entre deux plaques de métal froides et on le comprime comme dans un étau. Ce nichon tout rond se retrouve écrasé comme une crêpe, c’est douloureux et tu penses qu’il va rester de même à tout jamais. Et on te le fait deux fois bien sûr. On pourrait pas avoir un scanner qui voit à travers le linge comme à l’aréoport?
Malgré toutes mes craintes, et surtout à cause de toutes mes appréhensions, #JeLeFais, pour profiter de la vie longtemps.
Faites-vous l’observation de vos seins régulièrement?