Jasons un peu de maternité. Ben oui, encore!
On pourrait penser qu’on a déjà fait le tour! Que le sujet est éculé. Qu’on l’a épuisé, décortiqué, disséqué.
Et pourtant!
Pourtant, les publications destinées aux mères pullulent. Les p’tites mères font des blogues presqu’autant qu’elles font des enfants (je plaide coupable!). Tous les médias ont maintenant une section maternité.
Pourquoi, donc, lorsqu’on lui a demandé d’écrire un livre sur la maternité, Fanny Britt n’a-t-elle pas simplement soupiré?
Parce que, je la cite : « Malgré l’omniprésence de la maternité-en-tant-qu’aimant-médiatique, il me restait toujours au creux du cœur une confusion, une ambivalence, une conviction honteuse de ne correspondre à rien de ce qui m’était renvoyé ».
Une affirmation dans laquelle je me reconnaissais!
Parce que la maternité est un paradoxe. Elle n’est pas que béatitude ou indignité. Parce que ses vérités sont nombreuses, colorées, entremêlées.
Les tranchées – Maternité, ambigüité et féminisme, en fragments, le 4e essai de la série Documents à paraître chez la maison d’édition Atelier 10, traite de tout ça et plus encore.
Il y est question de modèles, de féminisme, d’inadéquatude (merci Fanny pour ce mot!), d’impact identitaire, de ce manque de cohésion entre l’idéal et le réel et même, indirectement, de gâteaux. Fanny parle avec franchise des « tranchées » de la maternité; des douleurs, des fossés et des périodes d’allégresse qui rythment ce rôle qui nous rend tout aussi vivant qu’il nous rend malade.
À travers des récits, des réflexions, de la poésie, des impressions de lecture et des discussions avec d’autres femmes (des mères d’un ou plusieurs enfants, d’enfants qui tardent à naître, d’enfants de pères différents), Fanny tente un plaidoyer pour l’AMBIGUÏTÉ.
Sa lecture vous fera parfois rire, parfois pleurer. Elle vous fera souvent réfléchir et presque toujours, va vous rassurer.
Le petit format et les chapitres courts se prêtent merveilleusement bien au quotidien interrompu de la maternité. Et les mots, ô combien délicieux pour l’âme maternelle, sont accompagnés d’illustrations de la follement bonne Isabelle Arsenault.
Je vous partagerai plus longuement mon opinion dans mon prochain billet. En attendant, je vous laisse avec quelques citations bonbons…
« C. parlait du bonheur de courir, et constatait qu’au-delà de la forme physique, ce que la course lui donnait, c’était un moyen de cesser d’être perpétuellement en tabarnak ».
« [La nouvelle mère parfaite] multiplie les stratégies de diversion inventives et ludiques! […] Le jour, elle bricole des projets écolo-artistico-passetemps tellement gorgés d’imagerie Pinterest qu’elle n’a aucun remords, le soir venu, à se descendre une bouteille de vin avec son chum pendant que les enfants jouent à des trucs douteux sur la Xbox! »
Trouvez-vous qu’on donne assez de place à l’ambiguïté dans la maternité?