J’ai toujours aimé passer du temps seule avec moi-même, tant que ça restait à la limite de quelques heures. J’ai donc eu un choc, après l’accouchement et le retour à la maison, quand mon chum est retourné au boulot après ses 5 semaines avec fiston et moi.
J’ai alors trouvé le temps loooong… Ça dort tout le temps un bébé, et pas moi!
Accro de Facebook, pour me désennuyer, je me suis tournée vers un groupe de mamans dans lequel une amie m’avait ajouté lorsque j’étais enceinte. Parce que 8h seule avec un bébé naissant, la fatigue accumulée, l’inexpérience et les questionnements que ça apporte, je n’ai franchement pas trouvé ça évident.
Dans ce groupe (environ 200 mamans) je pouvais écrire jour et nuit, il y avait toujours quelqu’un en ligne pour répondre à mes questions, à mes doutes et avec qui partager mes petites victoires. J’ai donc passé mes nuits debout à m’occuper de bébé et à jaser online avec certaines d’entre elles, souvent les mêmes.
Est venu un moment où j’ai vécu une déprime quand même assez intense. Pas facile faire des gaga gougou toute la journée quand tu as besoin d’avoir une vie sociale. À défaut d’avoir des tonnes d’amis, juste aller travailler m’aurait fait du bien.
Une de ces mamans a entendu mon cri du cœur virtuel et m’a invité à joindre un groupe de mamans beaucoup plus restreint (une vingtaine) et à les rencontrer pour un café avec nos bébés chez l’une d’entre elles. Bien gênée, mais avec un besoin de voir du monde encore plus fort, j’y suis allée.
Je ne l’ai pas regretté, car j’ai trouvé en elles une écoute et une aide précieuses. On se voyait une fois par semaine environ, mais le reste du temps, nous étions en contact quasi constant sur Internet. Nos enfants avaient tous le même âge, à quelques mois près.
Elles sont devenues mes amies. Parce que donner le sein/biberon en pleine nuit et être connectée en même temps avec elles, ça rapproche.
Avec certaines, j’ai des discussions sérieuses, avec d’autres, je rigole. Elles sont devenues, outre ma famille, le centre de mon univers. Parce qu’avec elles, je me suis découverte comme maman et comme femme vivant sa maternité dans un monde pas toujours jojo.
Encore aujourd’hui, nous sommes toutes retournées (ou presque) au travail et nous nous jasons chaque jour sur le groupe. J’aime ce qu’on a créé comme dynamique, le fait que je peux être moi-même (c’est-à-dire parfois ben sérieuse et d’autres fois, une vraie bouffonne) et leur dire tout sans crainte d’être jugée.
Mon petit bonheur mensuel : nos soupers de mamans au cours desquels nous rions en masse, jasons évidemment de nos bébés, mais aussi pouvons décrocher de nos routines infernales.
Avez-vous des amitiés virtuelles qui vous tiennent à cœur? Avez-vous fait le saut dans la réalité avec elles?