Je ne me souviens pas que ma mère m’ait déjà parlé du modus operandi pour se faire des amis. J’ai donc appris à la dure comment départager les bons des mauvais amis. Je me suis toujours dit que je laisserais mes enfants faire leurs propres choix, ce qui impliquait aussi de les laisser découvrir les rudiments des relations entre humains.
Mais quand ma fille s’est installée à la table de la cuisine pour faire sa liste d’invités en prévision de sa fête, j’ai eu une petite discussion avec elle.
Ma fille en bouge une shot dans une journée. À la récré, elle joue rough. Elle est peu portée vers les filles de son âge, alors elle adopte sans se faire prier les jeux plus actifs, autrefois appelés des jeux de gars.
Ma fille est assez populaire auprès des garçons de son âge, surtout auprès de ceux qui sont plus turbulents. She’s a «one of the boys» type of girl!
Nous étions donc à table en train de regarder sa liste d’invités quand mon regard s’est posé sur un prénom qui revient souvent lors de nos discussions. L’ami dont il est question l’insulte presque quotidiennement, allant même jusqu’à la qualifier de « grosse » et à la forcer à faire des bêtises à sa place. Il se moque d’elle lorsqu’elle refuse ses jeux et la dénigre devant ses amis.
Il s’excuse chaque fois, mais recommence le lendemain.
J’ai demandé à ma fille de réfléchir à ce qu’était un bon ami en lui demandant de comparer comment elle se sentait lorsqu’elle était avec lui versus avec un autre. Sa réponse fut cinglante : avec le premier, elle se sentait un peu awkward et coincée. Avec l’autre, elle se sentait capable d’être elle-même et respectée dans son entièreté.
À la fin de l’exercice, ma fille a dû faire un choix (Parce que t’sais, le nombre d’invités est limité!). Elle a choisi d’inviter des enfants avec qui elle se sent bien et avec qui elle n’a pas à se prouver sans arrêt. Elle a choisi des amis qui la respectent, qui sont attentifs à son égard et qui la font se « sentir bien dans son coeur ».
Je ne veux pas intervenir dans les relations amicales de ma fille. Si elle avait maintenu sa décision d’inviter l’enfant en question, j’aurais respecté son choix et j’aurais dealé avec le tout. Toutefois, je suis heureuse d’avoir réussi à la faire réfléchir sur l’importance de s’entourer de gens qui nous aiment comme nous sommes et qui ne nous rejettent pas du revers de la main quand ils sont mécontents.
Essayez-vous d’intervenir dans les relations d’amitié de vos enfants?