Comment le manque de confiance en soi peut miner nos liens avec les autres.

Je me confesse : je souffre d’insécurité chronique. Je doute de TOUT.  Lorsque je rencontre un nouvel ami, j’ai soudainement peur de ne plus être à la hauteur. Un travail extraordinaire? Et si on me montrait la porte rapidement? Fonder une famille? Oui, mais suis-je une mère adéquate? Et si certains de mes gestes marquaient mes enfants jusqu’à la fin de leurs jours. Je me tombe sur les nerfs moi-même, alors imaginez l’effet dévastateur que cela peut produire sur mon entourage.
 
À 36 ans, j’ai tout de même acquis un brin de maturité et je suis consciente de ma paranoïa; mais vivre avec l’impression constante de déranger ne se règle pas du jour au lendemain. Je me parle, j’essaie de me convaincre que tout part de moi et que ma vision de la réalité est altérée. C’est mon combat quotidien. Pour m’encourager, je me couche le soir en méditant sur mes nombreuses qualités…Quelles sont-elles déjà?
 
J’ai provoqué l’abandon, la fuite, l’inconfort, j’ai encombré mes amis avec mes problèmes qui ne finissaient jamais. J’ai perdu beaucoup. J’ai souvent pensé que j’étais une pauvre victime, que mes relations avec les autres étaient houleuses, que mes employeurs me manquaient de respect, que mon chum décidait pour moi, que mes amis me tournaient le dos, mais en fait, j’étais le maître d‘orchestre de tout ça. Je choisissais qu’on me dévalorise parce que j’étais incapable de m’accorder moi-même de l’importance.
 
J’ai arrêté de penser que la vie était donc dure avec moi et je me suis donné une mission : prendre ma place. Je ne sais pas quand j’y arriverai, je fais des pas de souris et parfois, comme la houle des vagues, je recule pour mieux avancer. Je n’ai pas la pensée magique. Je ne crois pas non plus aux jus verts, livres miraculeux ou thérapie surnaturelle qui traquent les malheureux ou les gens vulnérables. Je crois au temps, au pouvoir des mots et aux gens qui me sont restés fidèles malgré tout.
 
Ça peut paraître si simple pour vous, mais pour moi c’est une immense montagne à gravir, c’est mon Everest à moi.
 
Vivez-vous avec un problème de confiance en vous? Réalisez-vous à quel point cela peut être difficile pour ceux qui vous entourent?