Marie-Pier, nouvelle collaboratrice chez TPL Moms, enchantée.
L’apprentissage du rôle de maman ne s’est pas passé comme je l’avais imaginé. Les licornes et Calinours ne sont pas débarqués chez nous en chantant Alléluia (la version de K. D. Lang) pendant que l’amoureux et moi bercions notre chérubin, entourés de voilage blanc. Je me donne comme mission de partager avec vous mes réalités de average mom pour nous faire déculpabiliser de ne pas être les mamans que nous avions projetées.
Nous n’allons pas nous mentir, il existe plusieurs formes de pressions sociales lorsque nous annonçons notre grossesse. L’une d’entre elles est la question de l’allaitement ou plutôt, l’absence de question à savoir si nous allons oui ou non allaiter. « Bien sûr que je veux allaiter franchement! » allons-nous répondre pour la plupart. C’est ce que j’ai répondu tout au long de ma première grossesse.
Une fois revenue à la maison avec ma fille, mon linge sale, mes points de suture et mes cernes, j’ai braillé ma vie pendant 3 jours. J’ai braillé jusqu’à ce que je m’admette que moi, ça ne me tentait pas d’allaiter. Pas pantoute même.
Je n’aborderai pas ici les nombreux bienfaits démontrés de l’allaitement. Je les reconnais et ne les remets nullement en cause. Par contre, je ne crois pas que la préparation lactée et le biberon soient envisageables seulement quand toutes les tentatives pour maintenir son allaitement ont échoué.
J’ai décidé de ne pas allaiter. J’ai choisi le biberon avec la méchante préparation commerciale au troisième jour de vie de ma Simone. Pas parce que je ne produisais pas suffisamment de lait, pas parce que bébé prenait mal le sein, pas parce que j’avais les tits en sang, pas parce que rien du tout. La perspective d’allaiter aux 3 heures me décourageait. Être la seule à pouvoir nourrir mon enfant me déprimait. Ne pas savoir combien de millilitres buvait ma fille m’angoissait. Je voulais retrouver mon corps à moi toute seule et dormir 6 heures consécutives. L’amoureux désirait donner des biberons et me voir dormir 6 heures consécutives. Voilà.
La décision n’a pas été aisée. J’ai téléphoné à trop d’amies pour leur demander leur avis. J’étais obsédée par le fait que je ne pourrais pas aller cueillir des pommes avec mon bébé si je n’allaitais pas. Off course. Je voulais que quelqu’un me dise : « Arrête d’allaiter, donne des biberons, ça va ben aller. » mais non, tous me disaient que ce devait être mon choix. Au final, j’ai pris ma décision avec le support de l’amoureux. J’ai cessé de brailler.
Alors, à toi nouvelle maman qui braille sa vie parce qu’elle se pose trop de questions à savoir si oui ou non elle doit continuer d’allaiter même si ça ne lui tente pas, je te dis que c’est ton choix. Cependant, je vais ajouter que le biberon n’est pas une invention pour dernier recours. La préparation pour nourrisson ne fait pas de nous des empoisonneuses en puissance. Et qu’il est possible d’aller cueillir des pommes même si tu n’allaites pas (avoue que ça te rassure). La madame du centre d’achat va peut-être te juger, mais on s’en fout, elle ne t’arrive pas à la cheville. Pis, tu peux la juger toi aussi.
Mesdames qui avez volontairement fait le choix de ne pas allaiter, dites-moi, est-ce que vous l’avez regretté? Je n’ai pas regretté mon choix et aujourd’hui, enceinte de 38 semaines, j’annonce que je ferai encore une fois le choix du biberon, même si ce n’est peut-être pas beau. Peace, biberon and love!