Je connais des mères qui, honteusement, m’ont avoué désirer une fille. Peut-être que ça leur est plus familier, une fille. Quand j’ai accompagné une amie à son échographie de 20 semaines, elle a eu envie de pleurer. « Un garçon?! Mais je n’y connais rien, moi, aux garçons! » Elle était déçue.
Mon fils à moi est un cliché dans le genre garçon. Il a une passion dévorante pour les véhicules, pour le bruit, pour les filles, pour moi. Vraiment. Il a trois ans et sa journée idéale ce serait d’être entouré de filles sur un chantier de construction avec des bulldozers et des marteaux-piqueurs. En tenant ma main à moi, bien sûr, parce qu’il est au sommet de sa phase œdipienne. Je le sais parce qu’il me dit des choses comme « Maman, je t’aime… plus… que moi. »
Il a toujours été comme ça. Son premier mot, après « maman », a été « bam-bam ». Ensuite, toutes les onomatopées qui font penser à des accidents de la route, des outils ou des tremblements de terre y sont passées. Nous, ses parents, sommes pourtant plus du genre hippies à vélo, ha!
Je sais que nous voulons tous « un bébé en santé », mais voici ce qui m’est venu à l’esprit quand j’ai voulu rassurer mon amie en lui parlant de mes 1000 bonheurs d’avoir un garçon.
- J’aime dire « mon fils ».
- Mon fils rend spectaculaire l’attente au garage, le passage de la souffleuse, du camion de poubelles. Il peut regarder le ballet des déneigeuses avec autant d’étoiles dans les yeux que de flocons ramassés.
- Avoir un fils, c’est vivre le complexe d’Œdipe à fond. Pour lui, je suis une reine, une héroïne, un objet d’amour infini. C’est intense, mais ça le rend poète. Un jour de vent, il m’a dit « J’aimerais ça qu’on s’envole juste nous deux. Toi, moi, dans le vent. » Avec ses yeux de blanchons et ses cils trop longs… Awww.
- Connaître l’abnégation, le vrai. Pour faire plaisir à mon fils, nous prenons le métro pour aller nulle part. Le bus pour aller au bout de la ligne. On part à la découverte de chantiers, où il se fait parfois inviter dans les machines… Son exultation me ravit.
- Être impressionnée par l’énergie et l’endurance de mon garçon. Mon fils est un homme d’action et il ne tient pas en place longtemps. Alors, monter une montagne, il sait y faire. En randonnée, il court. Il tombe dans les racines, les roches, la bouette. Il se relève sans broncher et arrive au sommet de la montagne en disant : « Déjà? »
- Faire pipi debout, tout seul, c’est vraiment pratique en pique-nique.
J’ai eu la chance d’avoir une fille et un garçon. Parce que j’ai aussi une fille merveilleuse dont la compréhension du monde m’émeut chaque jour, mais je n’ai encore pas eu d’amie qui m’ait dit : « Une fille?! Comment je vais faire?! »
Garçon, fille : deux trips magnifiquement différents. Quand ma fille joue avec ses amies, elles se font des couettes, dessinent, bricolent et chantent. Quand mon fils joue avec ses amis, ils se foncent dedans et rient, crient et se courent après, se font tomber et rient encore plus fort. Et ils jouent aux pompiers qui sauvent les mères des décombres, ha!
Et quand on regarde la vidéo de la naissance de mon fils, où je crie tellement fort qu’il faut baisser le son, ma fille se bouche les oreilles en disant « Pauvre maman! » et mon fils dit : « Allez maman! Crie plus fort! » Et moi, j’adore tout ça.
Avez-vous eu une préférence quant au sexe de l’enfant que vous portiez? Avez-vous vécu un petit deuil face au genre de votre enfant à naître?