Pour mettre du carburant dans ton corps de parent parfois (souvent?) dépassé voici trois romans qui font du bien à la maternité.
1. Les maisons, Fanny Britt
Ça raconte quoi?
Tessa, 37 ans, agente immobilière, mariée depuis 15 ans et mère de 3 garçons, tombe par hasard sur un ancien flirt. Cette rencontre fortuite ébranle le cocon douillet qu’elle s’est construit. Le passé et les réflexions que soulèvent les souvenirs de cet amour ébranle sa vie confortable. L’envie lui prend de revoir ce Francis et de s’écouter (enfin).
Le oumf : Fanny Britt parle du quotidien avec petitesse et humour. J’ai aimé faire le pont entre ma vie et celle de Tessa. Le roman m’a fait réfléchir : est-ce que moi aussi j’ai renoncé à mes rêves? Suis-je lâche si je préfére les valeurs humaines à celles de la réussite? Quelques passages m’ont rappelée le court essai que Fanny Britt a publié sur la maternité, Les tranchées, Caroline Arbour en avait fait un billet.
Extrait : « Aurait-il fallu que j’aie une mère reine de beauté, sacrifiant ses fins de semaine pour me traîner du cours de ballet à la leçon d’aérobie afin que l’on m’inculque dès l’enfance que mon corps est un temple à maillots de bains? »
2. La remontée, Maude Nepveu-Villeneuve
Ça raconte quoi?
David, l’ancien amant de Clarisse qui lui a donné un bébé (il ne le sait pas) a disparu. Clarisse quitte la galerie d’art où elle est co-propriétaire, pour le retrouver. Puis, elle prend une chambre dans la pension où David est logé, à Catherine-sur-Mer, près de Rimouski. À mesure qu’elle fouille dans le passé de son ancien amour, elle réfléchit sur la relation qu’ils ont vécu, sur l’accident causant le retrait de la garde de sa fille. Sur la culpabilité qu’elle ressent. Sur le rôle d’être mère. Sur la conciliation entre une carrière d’artiste et celui d’être maman. Doucement, Clarisse remonte la pente et se retrouve.
Le oumf : La narratrice ose questionner la maternité. Les réflexions qui s’en dégagent m’ont fait du bien.
Extrait : « C’était toujours lorsqu’elle dormait, sans les interférences de son babillage constant, de ses pleurs, de ses demandes, qu’elle lui paraissait la plus précieuse, la plus vulnérable, et qu’elle ressentait le plus fort son devoir absolu de prendre soin d’elle. »
3. Au péril de la mer, Dominique Fortier
Ça raconte quoi ?
Le cinquième roman de Dominique Fortier a pour cadre le Mont-Saint-Michel. Une auteure (mais aussi une mère) retrace sa fascination pour la construction de cet abbaye, il y a 1000 ans. En parallèle avec les pensées de l’écrivaine, on suit l’histoire d’un peintre analphabète du XVe siècle, reclus dans l’abbaye afin d’oublier un amour interdit.
Le oumf : J’ai aimé l’idée omniprésente dans ce livre voulant que la littérature soit un art salvateur. Quelques passages sur la maternité et l’écriture sont aussi très justes. Je m’y suis reconnue.
Extrait : « Depuis sa naissance, je me prends à penser au futur antérieur et au conditionnel passé, des temps compliqués qui sont le signe qu’on considère les choses sous un point de vue autre que celui depuis lequel on parle normalement : demain vu comme passé, hier comme possibilité. »
Quels sont les livres qui vous ont fait réfléchir sur votre maternité?