Vouloir un 2e enfant? Oui, mais pour les bonnes raisons

Je m’interroge bien sûr moi-même souvent à savoir si je veux avoir d’autres enfants plus tard. La réponse est généralement oui ou du moins probablement. Mais certainement pas pour le moment. Mon amoureux a quatre frères et sœurs alors que je suis enfant unique. Nous visons quelque chose entre nos deux réalités aux antipodes pour notre propre famille. Mais pas tout de suite. C’était ce que nous avions prévu depuis le début, nous voulons au moins trois ans d’écart entre nos enfants.

Pas tout de suite, car la vie va très trop vite et que je veux profiter de chaque nouvelle étape avec mon bébé. Je ne veux pas le négliger, je veux pouvoir lui donner tout l’amour et toute l’attention qu’il mérite. Mais au fond de moi, j’ai surtout peur. J’ai peur de manquer de temps, de ne pas pouvoir être suffisamment présente, peur qu’il se sente délaissé, abandonné avec l’arrivée d’un bébé tout neuf (oui je suis une enfant unique et j’ai un peu de difficulté à saisir le concept de « partager » ses parents). Je sais que l’amour se multiplie, mais il n’en est malheureusement pas de même pour le temps. Alors que le premier se multiplie, le deuxième se divise. J’ai peur de m’éparpiller, peur de donner seulement une fraction de moi-même à chacun. D’avoir l’impression de tout faire à moitié. Peur de ne jamais être 100 % satisfaite.

J’ai peur aussi de devoir sacrifier mon couple par manque de temps, qui est déjà souvent relayé au bas de la liste des priorités. J’ai peur que notre dynamique familiale (que j’adore) change et que l’équilibre soit rompu. 

J’ai peur que l’histoire se répète et qu’on cause un « défaut de fabrication » à notre futur enfant. On nous a bien dit que ce n’était pas de notre faute si notre fils a une malformation cardiaque, mais quand même. Le doute persiste encore dans mon esprit. Est-ce que nous serons capables de faire un bébé « parfait » cette fois-ci? Courons-nous le risque? Est-ce que nous sommes assez solides pour revivre de telles angoisses? Est-ce que mon cœur supporterait d’être « responsable » de faire subir des chirurgies à un autre enfant?

Pourtant, la maternité j’aime vraiment ça. J’adore mon titre de maman et je ne l’échangerais pour rien au monde. J’ai aimé être enceinte aussi et parfois je m’ennuie de ma bedaine et de mon rôle d’« incubateur ». J’ai aimé avoir un ti-bébé tout neuf (et qui sent si bon) à m’occuper. Chaque étape est tellement unique et magique.