Vendre sa maison de banlieue pour retourner en ville, ou comment faire les choses à l’envers
Marianne Phénix Depuis fin juin, nous avons officiellement vendu notre maison de banlieue et emménagé à nouveau… à Montréal! Pendant que notre entourage cherche à trouver plus grand pour moins cher, question d’avoir de la place pour la marmaille, nous vivons à l’envers et retournons dans plus petit, en ville! Qu’est-ce qui peut motiver une telle décision pour une famille?
L’automne dernier, mon mari a accepté un emploi hors centre-ville après plusieurs mois à travailler de la maison. BOUM! Quel changement de paradigme. Moi qui partais au travail selon l’horaire qui me convenait, je devais maintenant m’asseoir deux minutes avec chéri pour créer un horaire pour coordonner notre nouvelle vie. C’était réglé au quart de tour, ça fittait. Mais après deux jours, il me dit : fuck it, on retourne à Montréal.
Avec notre mode de vie, ça ne nous a pas pris beaucoup de temps pour nous rendre compte qu’on passait plus de temps dans les transports qu’avec notre fille. Nous avons réalisé qu’on ne prenait aucun repas tous les trois ensemble. Nous avons donc décidé que nous allions tenter quelque chose d’un peu farfelu : acheter du temps.
Bien sûr, je suis consciente que nous sommes immensément privilégiés, tout simplement parce que nous avons eu le choix. Nous avons troqué une maison à deux étages pour un condo. Nous avons échangé la voiture-dans-le-driveway pour le cocktail Bixi-métro-autobus.
Certain argumenteront que c’est illogique d’avoir moins pour plus cher, moi je crois que c’est une question de choix, quand nous pouvons le faire. Selon plusieurs études, c’est également une tendance : le désir de réduire son temps de voyage prime sur l’attrait du bungalow avec piscine hors-terre.
De notre côté, nous avions cette envie de la métropole depuis plusieurs années, mais nous le jugions un peu irréaliste : nous avions tous deux grandi en banlieue et n’avions pas de repères de vie en famille citadine. Le nouveau boulot de chéri fut tout simplement la goutte qui fit déborder le vase, le petit coup de pied au derrière dont nous avions besoin.
Il fallait d’abord ajuster nos attentes et faire des compromis. Oui, il fallait vivre dans plus petit (nous avons vite réalisé que nous n’avions pas besoin d’une immense quantité de nos possessions… Marie Kondo-style). Non, nous n’aurions probablement pas de cour (mais un superbe parc à proximité!). Oui, il est possible que notre hypothétique futur deuxième enfant partage sa chambre avec l’aînée (ouain, pis?).
Crédit : mschiffm/Pixabay, Montage : Marianne Phénix
Je ne veux pas juger ceux qui aiment la banlieue. Elle a ses attraits, tout comme la ville. Toutes deux ont une vie culturelle, récréative, sociale. La question est de savoir où on se sent bien. Qu’est-ce qu’on veut. Si on peut se le permettre. Et foncer, même si on a l’air d’être à l’envers de tout le monde.
Êtes-vous davantage fait pour la ville ou la banlieue?