L’allaitement a été super facile pour moi, dès le début. Je voyais mes copines avoir des difficultés et je me savais chanceuse. Il n’en reste pas moins qu’après un an, je n’en pouvais plus. Vraiment plus. Sauf qu’arrêter d’allaiter s’est révélé beaucoup plus compliqué que je ne l’aurais cru.
Vers trois ou quatre mois, je m’étais dit que je pourrais graduellement commencer à alterner le sein et les biberons. Je voulais commencer à tirer un peu mon lait, question que je puisse rester plus de deux heures loin de mon fils. J’en ai parlé à ma sage-femme qui m’a dit, l’air grave : Mais si tu fais cela, il risque de ne plus jamais vouloir le sein.
Je me suis sentie hyper coupable. Je connaissais les recommandations qui insistent sur l’allaitement jusqu’à minimum 6 mois, voire un an selon le pays. J’ai donc continué. Mon fils est non seulement très grand, mais aussi super gourmand. L’allaitement allait en conséquence. J’ai pris mon mal en patience et lui donnais tout le temps très souvent le sein.
À la fin de mon congé de maternité, vers ses 10 mois, je le nourrissais encore quatre fois par jour. Je devais recommencer à travailler, alors nous devions trouver une alternative. La formule, il n’en a pas voulu. J’ai tenté de tirer mon lait, lui donner froid, tiède, chaud : refusé. Ayant attendu trop longtemps avant d’essayer un biberon, il les a tous rejetés. Après avoir dépensé une petite fortune dans différentes marques et types de biberons, je me suis résolue à continuer l’allaitement.
J’étais épuisée : à 11 mois, je lui donnais le sein deux fois avant de partir au travail, dès que je revenais à la maison et une fois avant de le coucher. Les jours où je finissais trop tard, je prenais un taxi Longueuil-Montréal et paniquais tout le long du chemin pour arriver à temps. Je n’y arrivais juste plus.
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À 16 mois, lorsque mes vacances ont commencé, j’ai craqué. Je me voyais refaire la même chose au retour au travail. Reprendre le même rythme. Devoir être physiquement attachée à mon fils tout le temps. Ça m’était juste impossible.
Je me sentais terriblement coupable de ne pas vouloir continuer. Je n’arrivais pas à dealer avec son refus. En même temps, je ne savais pas comment arrêter. Si j’attendais que ça vienne de lui, j’ai l’impression que j’aurais allaité jusqu’à ses 18 ans.
Alors, je suis partie. J’ai quitté la maison cinq jours. En voyage avec des amis, assez loin du petit pour ne pas pouvoir revenir sur ma décision s’il pleurait. Son père est bien sûr resté avec lui. Dans l’avion, j’ai pleuré de honte et de culpabilité.
Ce que j’en pense aujourd’hui, deux ans plus tard? Meilleure idée ever. Il a d’abord été un peu confus, mais n’a pas pleuré. Quand je suis revenue, je lui ai montré un sein et il m’a regardée croche. Monsieur prenait maintenant du lait de vache, directement dans un verre, comme si je ne l’avais jamais allaité de sa vie.
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Let’s drink to that!
Avez-vous ressenti de la culpabilité à la fin de l’allaitement?