C’était la fin des vacances. Grand-maman gardait le petit pour quelques heures, pendant que j’étais partie dîner. Au retour, il court vers moi et crie : Maman! Une guêpe m’a piqué!
Mon cœur s’arrête. Rapidement, je m’imagine le pire.
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En dehors de ma première réaction de frousse, je me rends bien compte qu’il n’a rien, sauf une piqûre sur la main. Même pas d’enflure. Sa grand-mère m’explique : il est tombé sur un nid de guêpes. Son oncle s’est fait piquer trois fois et lui une. Elle a rapidement mis un oignon coupé dessus (#RemèdeDeGrand-mère). Il a eu un peu peur lorsque c’est arrivé et a pleuré un gros deux minutes.
Déjà, je le trouvais vaillant. Mais c’est la suite qui me rend plus perplexe. Toute la journée, il a paradé sa piqûre comme une blessure de guerre. Il en était fier.
De la même façon, cet été, il a appris je ne sais où qu’en France, les gens mangent des escargots. Il en a fait une fixation et il tenait mordicus à en essayer. Avant nos vacances familiales à Bordeaux, il a raconté à tout le monde (dont la policière française aux douanes) qu’il avait hâte d’y goûter lui aussi.
Il les a détestés. Aussitôt en bouche, il a recraché son petit escargot à l’ail, et ce, avec dégoût. Je pensais qu’il serait déçu. Or, comme pour la piqûre, il n’a pas vécu cette expérience comme un échec. Au contraire, c’est avec orgueil qu’il raconte aujourd’hui son audace.
Lors de ces vacances estivales, mon petit bonhomme m’a fait me questionner sur mes comportements de grande d’adulte :
Comment ai-je commencé à entretenir la déception pour chacune de mes déconvenues?
Quand ai-je arrêté de m’enthousiasmer de mes échecs?
Pourquoi ai-je arrêté d’être fière de mes défaites?
Nous avons passé une partie de l’été à la campagne, entre les bibittes, la garnotte et les branches d’arbres. Avant d’y aller, je pensais qu’il comprendrait mieux sa place dans l’environnement. Qu’il saurait reconnaître les champignons comestibles de ceux qui ne le sont pas. Qu’il différencierait les grenouilles des crapauds. Qu’il apprendrait à cueillir des bleuets et à dénoyauter les cerises à même l’arbre.
Crédit : Caroline Dawson
Or, en plus de tout cela, chaque jour a été une occasion de voir la bravoure de mon fils. De savourer son sens de l’aventure. D’admirer son hardiesse, même quand elle lui provoque des petits accidents.
Aussi cliché que ça puisse paraître, cet été, c’est moi qui ai le plus appris.
Lors de mes prochains échecs, je vais essayer de me rappeler de ne pas avoir honte. De la même façon que lui observe fièrement les écorchures sur ses bras, je vais tenter de m’émerveiller, d’être encore là, malgré les chutes. Je vais arrêter de cacher mes bleus et vais les arborer avec dignité, comme les blessures de guerre de mon propre chemin.
Crédit : Caroline Dawson
Que vous ont appris vos enfants cet été?