« Chéri, préparerais-tu le sac à couches?
— Ok. Euh, qu’est-ce que je mets dedans?
— … euhmmm… ok, laisse faire, je vais m’en occuper. »
 
Cette scène vous dit quelque chose?
 
Il y a quelque temps, quand Josiane a publié ses super cartes humoristiques, ça m’a rappelé une dynamique qui s’était installée entre mon chum et moi lors de mon premier congé de maternité. Disons qu’à l’époque, j’ai souvent choisi de faire le sac à couches à sa place. Pas que j’avais tellement envie de le faire, pas non plus que lui ne voulait pas s’en charger, au contraire! Chez nous, le partage des tâches est une évidence, et on évite que ce soit toujours la même personne qui s’occupe de telle ou telle tâche. Mais pour le sac à couche, ça m’apparaissait juste plus simple de m’en charger puisque j’en avais l’habitude et pas lui. Ce petit geste anodin révélait pourtant que, bien malgré nous, nous avions pris l’habitude d’un partage plus inégal des tâches.
 
Les raisons qui expliquaient ce changement sont faciles à identifier. J’étais à la maison tout le temps, toute seule avec un bébé, et je me cherchais des activités. J’avais donc plus d’initiatives pour les tâches ménagères (si vous saviez combien j’en ai plié, des débarbouillettes! À un moment, je les classais même par couleur #Freak). Avec le temps, j’avais appris comment m’y prendre avec le bébé, les gestes nécessaires étaient devenus des automatismes. Il était aussi normal que mon chum, qui lui, travaillait 45 heures/semaine, n’ait pas intégré toutes ces habitudes, et qu’il me demande spontanément quoi mettre dans le sac à couches.
 

Publicité de balayeuse de la Royal electric, années 1920
crédit : applianceonlineblog

Après mon congé, j’ai pris conscience que je portais la responsabilité de plein de petites tâches anodines, dont je n’avais même jamais réalisé l’existence : aller reconduire notre fille à la garderie, la coiffer, trier le linge devenu trop petit, préparer le sac lorsqu’elle allait se faire garder… Inconsciemment, j’avais accepté que les tâches qui concernaient les soins de notre enfant me reviennent, simplement parce que j’en avais pris l’habitude pendant mon congé. Pour quelqu’un comme moi, pour qui l’égalité entre les hommes et les femmes est primordial, c’était tout un choc!
 
Une étude du Conseil du statut de la femme parue en 2015 recommande une mesure intéressante pour améliorer le partage des tâches domestiques entre jeunes parents. Pour développer l’autonomie parentale, l’étude conseille qu’on offre aux pères d’allonger le congé de paternité pour une durée de trois semaines, mais seulement si celui-ci est seul avec l’enfant (donc seulement si la mère est retournée au travail). Cela donnerait l’occasion au père non seulement d’approfondir son lien privilégié avec le bébé, mais, en plus, de développer toutes les habitudes que requiert le soin d’un enfant, les automatismes qu’on apprend par l’expérience, quand personne n’est là pour le faire à notre place. Surtout, ça donnerait l’occasion au père de développer le sentiment qu’il est capable de s’occuper tout seul de l’enfant, et qu’il est bon pour le faire, aussi bon que la mère. Il semble qu’il soit prouvé que le sentiment de compétence encourage à en faire plus. Pas si étonnant!
 
Pour la petite histoire : à la naissance de notre deuxième enfant, mon chum a pris six mois de congé!

 crédit : pexels

Comment s’organise le partage des tâches dans votre maisonnée?

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