Je m’étais dit que je tenterais ma chance à nouveau en mars 2016. Quand elle aurait 18 mois. Je pensais à ce moment-là qu’elle serait prête, qu’elle serait plus vieille et, surtout, qu’elle serait capable de comprendre et de mieux s’y adapter. Je me disais que 18 mois étaient un bel âge pour commencer à nouveau la garderie.
En fait, j’ai compris qu’il n’y aurait aucun âge, aucun moment qui ne serait jamais assez bien pour commencer la garderie, dans ma tête. Mettez ça sur le dos de l’instinct maternel, de ma trop forte symbiose. Mettez ça sur le dos du poids de la société sur mes épaules ou encore sur le dos de mon éternelle culpabilité lorsque je m’éloigne de ma fille. Mettez ça sur le dos de mon fail interne qui sonne quand je fais quelque chose à l’encontre de la « maternante » en moi.
En fait, la réalité, c’est que c’est dur d’être une maman en 2016 sans ressentir de la culpabilité.
En septembre 2015, à 10 mois et demi, Lily allait dans une garderie privée. Et à chaque fois que j’allais la chercher, elle était assise sur une chaise haute et avait l’air d’un zombie. Chaque fois, mon cœur et mon corps n’étaient pas d’accord avec ma tête. Je me sentais déconnectée de ma fibre maternelle profonde. Je me sentais comme un robot. J’ai alors décidé de suivre mon instinct et de mettre mes projets sur la glace, encore un peu. Finalement, c’est presque un an plus tard que je me suis sentie à nouveau (un peu) prête.
Même avec beaucoup de préparation mentale pis des épisodes télé de T’choupie à la garderie, je n’arrive pas à m’y faire. La vérité, c’est qu’il n’y a rien de tout ça qui ne nous aura suffisamment préparés. De la bouffe différente, des amis nouveaux, des madames différentes, des dodos différents dans un lit-pas-lit différent dans une ville différente.
Mais bon, c’est ça, la vie. C’est ces changements qui nous poussent à aller plus loin et à accepter des situations inconfortables. Ç’a ben l’air que c’est comme ça qu’on apprend pis qu’on devient une humaine forte. J’espère juste qu’elle n’aura pas appris tout ça au détriment de la certitude que sa maman sera toujours là pour elle. Parce que c’est un peu ça ma peur, au fond.
Et vous, avez-vous déjà fait une tentative d’intégrer votre enfant à la garderie pour finalement revenir sur vos pas quelques semaines plus tard?