Le 22 décembre 2015, en quittant le bureau avec ma grosse bedaine et quelques effets personnels, j’étais loin de me douter que je regretterais d’avoir choisi le long congé parental. Ça m’a pris du temps avant d’oser en parler. Ça m’a pris du temps, parce que j’avais l’impression que de dire ça, ça voulait dire que je n’aimais pas mon bébé. Mais voilà, passer un an à la maison avec mon bébé, c’était trop long pour moi. J’ai donc écourté mon congé parental.
Depuis la naissance de mon bébé, tout le monde me dit à quel point j’ai l’air bien : « Tu as l’air tellement d’une maman épanouie! » ou encore « Comme tu es chanceuse de pouvoir passer la prochaine année avec ton bébé! »
Même si j’étais d’accord avec eux, je sentais qu’il me manquait quelque chose. Comment leur dire que je me sentais sous-stimulée? Que malgré la multitude d’occasions d’échanger avec d’autres mamans dans les cafés, de m’entraîner avec mon bébé ou de prendre de belles grandes marches avec lui en après-midi, j’avais besoin de plus pour me sentir accomplie?
Puis un jour, après avoir répondu « OUIIIIII!! » beaucoup trop vite et fort à un ami qui me demandait si j’avais hâte de retourner travailler, je me suis rendue à l’évidence : j’avais un besoin fondamental de retourner au bureau pour recommencer à utiliser mon cerveau et ma spécialité. Je rêvais de résoudre des situations complexes, de me sentir challengée, d’avoir un petit stress ne sachant pas si j’allais respecter l’échéancier.
J’ai donc appelé la garderie et discuté avec ma gestionnaire pour revenir un mois plus tôt que prévu. Un mois, c’est pas grand-chose, mais pour moi, ça fait toute la différence. Et ce, même si j’ai peur de ce que certains en diront.
Je termine les derniers jours de mon congé parental en me disant que j’ai offert le mieux de moi-même à mon bébé pendant nos moments ensemble. Je lui ai donné un horaire, de bonnes habitudes de sommeil, beaucoup d’amour et de longs échanges de rires.
J’aime mon bébé, à l’infini. Certes, les siestes m’ont permis de me mettre à jour sur Netflix, mais là, je me sens prête à affronter la prochaine montagne, celle de la fameuse conciliation travail-famille.