Les deuils d’une belle-mère : accepter de n’avoir qu’un seul enfant

Je viens d’une famille nombreuse. Six enfants. Trois frères et deux demi-sœurs. Ça en fait du monde avec qui se chicaner. Ça fait aussi de la compagnie au réveillon, des amis à portée de la main, des personnes pour nous venir en aide et à qui faire confiance. Bref, je suis plus qu’heureuse d’avoir grandi dans une famille nombreuse.

Ce qui fait que j’ai toujours pensé avoir au moins deux ou trois enfants. La jeunesse étant ce qu’elle est, s’imaginer avec sa future marmaille est bien plaisant. Je suis retombée sur Terre le jour où j’ai rencontré un homme ayant déjà deux enfants à son actif. Le choc.

Ce n’est pas l’avenir que je m’étais soigneusement imaginé. Il était satisfait de ses deux enfants et n’en demandait pas plus à la vie. Toutefois, en s’engageant avec moi, il savait bien qu’un jour, je voudrais des enfants moi aussi. Des bébés que j’aurais fabriqués que je pourrais aimer, élever à ma façon. Ce qui fait qu’il est bien d’accord pour avoir, un jour, un enfant avec moi. Un.

Oups, c’est un peu éloigné de ce que je pensais. Ça m’a pris quelque temps pour « digérer » la nouvelle. J’étais prête à réduire le nombre prévu dans mes fantasmes familiaux, certainement. Mais de là à n’en faire qu’un seul?

Il a fallu que je me mette à sa place. La vie à deux, c’est toujours des compromis. Mon chum aime notre vie et lui aussi, il est d’accord pour s’adapter à ma situation. Avoir un enfant de plus, et même s’il sera très heureux d’avoir un troisième enfant, ce n’était pas dans ses plans.

Ce qui fait qu’après deux ans, je me suis fait à l’idée que je n’aurai qu’une grossesse, qu’une seule chance d’avoir un enfant avec lui. Et ce n’est pas si grave. Notre vie de famille me satisfait avec ses deux adorables fils. Je n’ai pas de mal à croire que lorsque le moment sera venu, l’accueil d’un petit être sera exceptionnel.
 

Ne pas avoir plus d’un enfant, pour moi, ça représente plus qu’un deuil à faire. Ça représente le fait que mon chum et moi, nous nous voyons ensemble à long terme. Nous prenons tacitement l’engagement que nous ferons des compromis pour le bien de notre famille.

Avez-vous déjà fait des compromis, pour votre conjoint ou votre famille? Y a-t-il une chose à laquelle vous ne pourriez jamais renoncer?