Les jours suivants le Salon du Livre de Montréal de 2015 resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Pas parce que ça coïncide avec la sortie de mon premier livre, non, mais parce que j’y ai appris que j’étais enceinte de mon deuxième enfant.
Ça fait un an que j’ai appris ma grossesse, alors que j’avais un stérilet de cuivre.
Avant de partir en peur, ne vous inquiétez pas, ça arrive vraiment pas souvent, ce genre d’histoire. 1 % de chance de tomber enceinte avec un dispositif en cuivre, c’est vraiment peu comparé à beaucoup d’autres méthodes de contraception. Si vous avez un stérilet avec hormones, vos chances sont encore plus faibles, voire inexistantes. Je n’écris pas ce texte contre ce moyen de contraception, je veux plutôt raconter la folle histoire du début de vie de mon fils (à qui j’ai donné naissance dans ma salle de bain en 15 minutes, tant qu’à faire). Puis, ce qui m’est arrivé pendant ma grossesse est encore plus rare… Je vous explique.
Je me souviens quand j’étais acheteuse pour des magasins de sport, je détestais aller dans les salons d’achat. Je trouvais ça trop bruyant, trop odorant et trop fatigant. Mais cette fois-ci, c’était différent. J’ai vite compris que j’étais enceinte quand j’ai commencé à trouver que tout le monde puait et que mon petit mal de cœur venait avec lors des premières journées du SDLM. J’étais aussi vraiment fatiguée, mais qui ne l’est pas à la fin du mois de novembre, suivant une tournée de promo de livre et une association avec Lise Watier.
La dernière journée, j’ai commencé à avoir mal aux mamelons. Genre, vraiment mal. J’ai allumé. J’ai regardé mon fil Instagram pour me souvenir quand est-ce que j’avais eu mes dernières règles, mémoire photographique oblige. J’ai calculé, puis je me suis rendu compte que j’avais plus de deux semaines de retard. Et, habituellement, je ne suis jamais en retard dans mes règles.
Mes amies m’ont dit d’aller chercher un test à la pharmacie, ce que j’ai fait dès que tout le monde a décidé de faire une sieste. J’ai marché, acheté le test en paquet de deux au cas où, je suis revenue chez moi. J’ai pris un verre et j’ai fait pipi dedans. J’étais toujours en communication avec mes amies. Puis, le « = » n’a pas tardé à apparaître, baignant dans mon urine.
OMG! J’étais enceinte.
J’ai réveillé mon chum en pleurant et j’ai attendu le lendemain matin pour appeler la clinique. J’ai appris que je n’avais plus de médecin de famille et la dame m’a cordialement envoyé chier me trouver un autre médecin. Je suis devenue hystérique au téléphone et j’ai finalement eu un transfert de clinique avec un rendez-vous en milieu de semaine. À ce moment-là, je n’avais aucune idée de la situation. Faisais-je une grossesse ectopique? Comment pouvais-je être enceinte avec un stérilet? Je suis tombée sur une jeune docteure gentille et sensible. J’étais accompagnée de Josiane, car mon chum travaillait. La médecin avait du mal à capter le cœur du bébé et elle ne trouvait pas les cordes du stérilet quand elle a essayé de l’enlever. J’avais une chance sur « je sais pas combien » que le bébé colle.
Les prises de sang ont écarté la grossesse ectopique, je me suis rendu dans une clinique de radiographie. C’est là que j’ai vu que j’avais toujours mon stérilet (j’aurais tellement aimé le perdre aux toilettes comme c’est arrivé à une amie) et un bébé avec un cœur.
Ça serait mentir de dire que je n’étais pas stressée AF parce qu’il n’existe pas de témoignages de ça sur Internet. J’ai attendu mon rendez-vous de suivi avec la médecin qui allait suivre ma grossesse plus tard, puis, après des recherches de son côté, elle m’a confirmé que j’avais une grossesse à risque et que rien ne pourrait être fait pour éviter que mon stérilet ne perce quelque chose, et donc, que je perde mon bébé.
Je me suis retrouvée avec un immense stress sur les épaules pendant les quelque 30 semaines de grossesse qui restaient. J’ai eu un suivi normal, quoique, je demandais toujours où était rendu mon stérilet quand j’avais mes échographies. Lorsque j’ai atteint les 29 semaines de grossesse, j’ai eu tellement mal au ventre que je pensais accoucher. Je suis allée aux urgences, en espérant que ce n’était pas le cas. Finalement, c’est mes ligaments du ventre qui étaient en mode : bonne fucking chance. OUF!
J’ai arrêté de stresser à ma 34e semaine de grossesse. Je savais que le bébé était prêt. Finalement, à 40 semaines pile, j’ai donné naissance à mon fils dans ma salle de bain avec mon accouchement éclair. Comme quoi, Marcel partait sa vie sur les chapeaux de roues de la conception à sa sortie du four.
Une fois arrivée à l’hôpital, pendant que je perdais beaucoup de sang, le médecin de garde faisait un examen de mon placenta. C’est alors que je lui ai dit pour le stérilet. On lui en avait glissé un mot et il connaissait un peu mon histoire. Quand il l’a trouvé, je lui ai demandé si je pouvais le garder en souvenir. Il m’a dit que c’était impossible, car ça faisait partie des déchets biomédicaux. Si j’avais su, je l’aurai caché avant l’arrivée des ambulanciers!