J’ai suivi les conseils d’autres parents à la lettre : dès que Fils a adopté sa doudou en mousseline, j’en ai acheté deux autres identiques et je me suis appliquée à la laver avec une rotation exemplaire. Or, j’avais complètement oublié qu’au moment de son entrée au CPE, j’avais glissé dans son sac un ourson Kaloo reçu à mon shower.
Comme son service de garde lave tous les textiles sur place, j’en ai perdu la trace pendant deux bonnes années jusqu’à ce qu’un beau soir, Nounours apparaisse dans son sac à dos. À partir de ce moment, il a fait l’aller-retour CPE-maison tous les soirs et nous a suivis dans chacune de nos activités. Nous l’avons oublié dans un café, chez des amis, mais chaque fois, il reprenait le chemin de la maison. Évidemment, il allait de soi que Nounours serait de la partie lors de notre récente escapade à Walt Disney World.
Crédit : Vanessa Jourdain
Première journée. La température avoisinait les 40 degrés avec l’humidex. Congé férié pour les Américains. Magic Kingdom était plein à craquer. En solo avec Fils, dans une mer de touristes à gérer notre horaire, les deux sacs à dos, la crème solaire et l’hydratation : je trouvais que j’assurais pas mal! Mais quelque part entre l’île de Tom Sawyer et Splash Mountain, j’ai égaré Nounours, son fidèle compagnon. Le plus crève-cœur, c’est qu’en regardant nos photos de vacances, je sais très précisément à quel moment Nounours a quitté l’aventure.
Je dois avouer que j’étais beaucoup plus en panique que lui qui continuait de s’émerveiller des attractions : je savais bien que trop que j’aurais une catastrophe à gérer lorsqu’il prendrait la pleine mesure de l’absence de Nounours. Nous avons remarché sur nos pas et j’ai interviewé les commerçants adjacents, sans succès. Avec la frénésie de la parade qui gagnait le parc, on m’a suggéré d’aller au service à la clientèle, en début de soirée.
Nous nous y sommes présentés et Javier nous a salués en français en m’entendant calmer le petit qui commençait à réaliser. Après vérification : aucune trace de Nounours. Nous aurions plus de chance le lendemain alors que les centaines d’objets perdus au cours de ce chaud lundi auraient été retournés aux objets perdus. Mines déconfites. Puis, Javier est reparti derrière une porte, pour revenir cinq minutes plus tard. Il n’avait pas Nounours, mais a tendu à Félix un bon de 50 $ pour acheter une peluche de son choix. J’arrivais à peine à le remercier tellement j’avais la gorge serrée et Javier aussi avait les yeux luisants devant ma vague d’émotions. Pour Disney, ce 50 $ n’était rien d’autre que de la fichue de bonne relation client qui a mis un baume là où il fallait. Mais pour un petit garçon de 5 ans, ça valait tout l’or du monde. Il a ravalé ses larmes et a passé la nuit en serrant la peluche de remplacement dans ses bras.
Crédit : Vanessa Jourdain
Et moi, je suis endormie les doigts croisés en me répétant la célèbre phrase de Mickey : « I believe in magic! »…
Vous est-il déjà arrivé de perdre la doudou ou le toutou de votre enfant?