Je vous ai parlé, à la fin de l’été, de l’angoisse qui m’habitait face aux débuts de mon fils à sa nouvelle école. Ayant vécu de l’intimidation à son ancienne école, la peur était grande à l’arrivée de la rentrée scolaire.
Ce qui devait arriver arriva. Dès la deuxième journée d’école, mon fils a subi de la violence physique pour la première fois. Des blessures au dos. La deuxième semaine, c’était sa tête qui prenait les coups.
J’aimerais vous décrire les sentiments qui m’habitent quand j’y pense. Le mélange de colère et d’impuissance, le mal aux tripes que ça me donne, mais il n’y a pas de mots assez forts pour ça.
Donc, depuis septembre, on rushe. Mon fils, qui aimait tant l’école, ne veut plus y aller. Il fait de l’évitement. Il est malheureux. Il veut retourner à son ancienne école. Il pleure le matin quand son transport arrive. Il fait des crises à l’école pour qu’on m’appelle et que je vienne le chercher.
Cette situation a fait en sorte que le personnel de l’école a pris en charge le dossier de mon fils. Il voit un psychologue et le travailleur social de son école deux fois par semaine. Et si je suis très heureuse et reconnaissante que mon fils ait accès à ce genre de ressources, il y a toujours deux côtés à une médaille. Et l’autre côté, c’est que je suis déçue du manque de suivi avec moi, sa mère.
Bientôt deux mois depuis le début des événements et malgré mes appels et mes courriels, ni l’enseignante de mon garçon ni le directeur de l’école ne m’ont contactée pour parler de la situation. Rien. Niette. Nada. Même si je suis à 100 % solidaire envers la démarche suivie par mon fils, je ne peux pas m’empêcher de me demander ce qui en est du côté des enfants responsables des actes de violence envers mon fils.
Sont-ils suivis par le travailleur social? Quelles mesures ont été prises par l’enseignante et la direction pour que mon fils, qui est dans la même classe que les deux enfants violents, soit le moins possible en contact avec eux? Pour qu’il puisse continuer d’évoluer, mais pas dans un climat de peur? Comment ça se fait que personne ne réponde à mes questions, qu’on me tienne à l’écart de ce qui se passe avec mon enfant?
Je trouve ça déplorable et aberrant. Devoir me battre pour des réponses, ça ne fait pas de sens. Bien que mon fils ait grandement besoin du suivi qu’on lui offre, j’ai le sentiment que le problème ne se règle pas. Qu’on fait juste le contourner, sans solutions concrètes. Je sais qu’il n’y a pas eu de suspension ni de retrait des enfants qui ont eu des gestes violents envers mon fils. Et ça me pose problème.
C’est bien beau les pancartes « Non à l’intimidation » affichées partout dans les corridors, mais quand la violence survient pour vrai, ce n’est pas la pancarte qui va trouver et mettre en place des solutions. C’est le personnel de l’école. AVEC les parents des enfants concernés.
Bien que la situation me touche personnellement, je pousse autant parce que je ne veux pour rien au monde que d’autres enfants – et parents – aient à vivre ce par quoi nous passons depuis septembre.
Je crois que, si le personnel scolaire mettait autant d’efforts avec les enfants qui commettent l’intimidation et la violence, pour leur parler, les comprendre et faire le même type de suivi, peut-être qu’on pourrait commencer à enrayer le problème de nos écoles.