Tout au long de ma grossesse, j’ai fait attention à tout : la caféine, le chocolat, les aliments proscrits, les douches trop chaudes et la route (j’avais une restriction qui m’empêchait d’en faire pour le travail). J’ai même fait attention aux talons hauts et au vernis à ongles! La seule fois où je me suis permis un écart à mon régime de vie draconien, je me suis retrouvée à l’hôpital à 32 semaines de grossesse pour finalement accoucher quelques jours plus tard. Allô la culpabilité!
Quelques semaines avant de prendre mon congé de maternité, une envie folle de participer à deux événements organisés par mon boulot me prend. Le hic : ils sont à quelques heures de route de chez moi. N’osant pas y aller sans l’accord de mon médecin, je demande d’abord son avis. Il me permet le voyage en autobus sans hésitation puisque j’ai une grossesse sans anicroche jusqu’à présent.
Le lundi suivant est difficile. Ce soir-là, je me couche très tôt complètement vidée. Le jour d’après, c’est encore pire! Je suis nauséeuse, étourdie et, surtout, j’ai terriblement mal au bas du dos. Comme j’ai eu une grosse semaine avec les trajets en autobus et que je suis restée un peu trop longtemps debout, je me dis que j’ai « ma semaine dans le corps » et que ça passera. J’aurais dû écouter mon corps. J’aurais dû savoir que j’en faisais trop. Ce n’est qu’à la fin de l’après-midi que je décide (enfin) d’aller me reposer croyant que cela me fera le plus grand bien. Après tout, ce n’est qu’un mal de dos.
À 20 h, après avoir appelé à la maternité où une infirmière m’a fortement conseillé de passer faire un monitoring, je pars pour l’hôpital n’apportant rien d’autre que ma personne, pensant passer un simple examen de routine. Finalement, il s’avère que mes maux de dos sont en fait des contractions et qu’elles sont régulières aux trois minutes. Mon col est dilaté à 1 cm et effacé à 80 %.
Une nuit sous observation, puis une journée. J’ai mal, ça pousse, mais ils m’observent pour vérifier la progression du travail. Le mercredi soir, nouvel examen : 3 cm. Le travail se poursuit contre mon gré. La médecin décide donc d’enclancher le protocole pour tenter de mettre fin au travail prématuré. Dès que les mots sont prononcés par la docteure, une équipe d’infirmières entre dans ma chambre, l’une me prépare pour une injection pour la maturation des poumons de mon bébé, l’autre me donne des cachets pour faire arrêter les contractions et une autre me plante un soluté dans le bras. Je panique!
33 semaines piles. Chaque jour compte. Au matin, je peux enfin profiter d’une accalmie. L’inquiétude et l’espoir s’entremêlent. Mon mari et moi recevons la visite de l’équipe néonatale qui nous explique comment se déroulera l’accouchement et les soins spécialisés que notre fille recevra à l’unité néonatale si le protocole ne fonctionne pas.
Jeudi après-midi, les contractions reprennent de plus belle. En soirée, je reçois la deuxième injection pour ses poumons. Un autre examen, le travail progresse encore, des saignements commencent et le coeur de ma fille faiblit. On me transfère d’urgence en salle d’accouchement. Bien malgré moi, je vais avoir mon bébé même s’il est beaucoup trop tôt.
À suivre…
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