J’ai appris il y a quelques jours que je m’envolerais pour Cuba en janvier. J’étais survoltée à l’idée d’avoir les pieds dans le sable blanc et de profiter du soleil, et de l’ombre parfois, sous les palapas. Pourtant, je ressentais une angoisse constante. L’idée de prendre l’avion me faisait paniquer. Il faut avouer que je n’ai jamais été particulièrement enthousiaste, mais cette fois c’était différent. Quelque chose d’autre, de plus fort, d’incontrôlable, m’effrayait.
Cette fois, j’avais peur de mourir. J’avais peur de mourir et de ne plus être là pour mon fils. Je l’imaginais, si petit dans son berceau, pleurant. Et je me suis demandé : combien de temps pleurerait-il ainsi? Quelqu’un d’autre arriverait-il à le consoler vraiment?
Je voue une confiance sans limites pour son père dévoué et aimant, mais qui comme plusieurs autres pères, se sent démuni lorsque notre fils pleure à en avoir le souffle coupé. Alors, même son père réussirait-il à le réconforter? Je sais pertinemment, et en toute humilité que personne n’est indispensable, mais il n’y a rien comme les bras d’une maman pour consoler.
Et je ne serais pas là pour ses premiers pas, ni pour la première fois où il patinerait, ni pour son entrée à la maternelle, ni pour sa première peine d’amour. Je ne serais qu’un souvenir dont il ne reste que quelques photos qui ne pourront jamais lui dire comme je l’aime.
Puis, j’ai trouvé le courage de partir. Parce que je me devais d’être un exemple pour lui. Je me devais de lui montrer que nos peurs ne doivent pas nous guider, que le dépassement de soi passe par de petits gestes, que la Terre a de magnifiques paysages à offrir et que j’espère qu’il les verra tous, un jour.