Comme moi, ma grande fille est du mois d’octobre. Fin octobre plus précisément. Une p’tite balance borderline scorpion. Au moment de l’accouchement, j’étais bien heureuse d’avoir un bébé d’automne histoire d’hiberner et de nous emmitoufler pour les quelques mois qui allaient suivre. Maintenant que ce p’tit bout d’humain partage ses opinions et choisit ses outfits, nous nous approchons davantage de l’entrée scolaire que des couches Huggies.
Elle aura 5 ans en octobre. Encore trop neuve pour l’entrée scolaire et un brin vieille pour la garderie. J’y pense déjà depuis un bon moment. Que faire? Elle apprend tout plein de trucs éducatifs dans son milieu de garde, mais reste qu’elle est la plus grande de la gang et prend son rôle d’aide-éducatrice un peu trop à cœur. À la maison, nous la stimulons comme nous pouvons, mais je ne lui fais pas faire des apprentissages papier tous les soirs quand même. Bref, la question de la dérogation scolaire nous a effleuré l’esprit le temps d’une gorgée de café.
Je suis une enfant qui a eu droit à une dérogation. J’ai survécu certes, mais non pas sans travail et embûches. Mon cerveau n’était pas encore développé au même stade que celui de mes camarades de classe, surtout lorsqu’il était question de résolution de problèmes. C’était ma plus grosse bête noire. Bref, bien que le choix nous revienne, reste que les gens nous bombardent de statistiques et d’expériences personnelles pour nous éclairer dans notre décision alors qu’aucune aide n’a pourtant été demandée. C’est bien gentil, mais les trois seules personnes concernées dans cette histoire sont mon mari, ma fille et moi.
Nous avons choisi de ne pas aller de l’avant avec la dérogation scolaire pour lui permettre de vivre une année de plus d’innocence, de découvertes et de longues siestes d’après-midi. J’ai tendance à vouloir la faire vieillir trop vite. J’ai l’impression de toujours avoir été pressée pour elle. J’avais hâte qu’elle parle, marche, dorme, s’habille, joue seule alors que maintenant il me semble que j’arrêterais le temps quelques heures pour la reprendre dans mes bras et l’endormir en lui chantant une berceuse improvisée. Ma grande embarquera dans la grande aventure scolaire bien assez vite, mais pas tout de suite.