L’accouchement est un moment fort et empli de sens dans la vie d’une maman. Pourtant, quand le jour J ne se déroule pas comme prévu, on hésite souvent à en parler, par crainte du jugement, peut-être, par culpabilité, aussi. On a peur de se faire dire que tout ce qui compte, c’est que notre bébé soit en santé (quand c’est bien le cas!). Et si on se donnait le droit d’avoir mal, d’être triste, déçue, traumatisée, même?
Si on se donnait le droit d’exprimer notre douleur? De dire qu’on regrette de ne pas avoir écouté notre instinct, qu’on s’est sentie humiliée et diminuée, que nos souhaits n’ont pas été respectés, que le coup de foudre avec notre bébé n’a pas été au rendez-vous, que l’allaitement n’a pas fonctionné pour des raisons qui nous échappent, qu’on en veut à notre corps de nous avoir abandonnées, qu’on n’était pas préparée à devoir s’occuper d’un bébé malade, qu’on ne voulait pas que ça se termine en césarienne d’urgence…
Dans certains cas, le lien d’attachement sera teinté par ces premiers moments. C’est pourquoi, je pense, il est important de faire la paix avec notre histoire.
J’ai récemment participé à une série d’ateliers du groupe de soutien postnatal « J’ai mal à mon accouchement » organisés par le Collectif les accompagnantes, à Québec. En quoi ça consiste? Ni une psychothérapie ni une thérapie de groupe, c’est avant tout un lieu d’échange pour les mamans qui, pour une raison ou une autre, ont mal vécu leur accouchement. C’est un espace pour laisser libre cours à toutes les émotions, positives ou négatives. Une façon d’entamer la guérison. Dans toutes les régions, il y a des tentes rouges qui ont à peu près la même fonction.
Parce qu’il n’y a pas de hiérarchie de la douleur ni de concours à savoir qui a le plus mal et pourquoi. Parce que toutes les émotions sont légitimes et méritent d’être accueillies. Pour toutes ces raisons, je vous recommande d’entamer des démarches pour faire la paix avec votre accouchement traumatique, et je vous souhaite de guérir, enfin!