Samedi 27 septembre 2014, 21 h. Après deux strippings et cinq jours de retard, les premières contractions débutent enfin. Bébé est attendu avec impatience, les derniers milles ne sont pas les plus faciles.
Ces contractions durent jusqu’au lundi, je ne vais pas à l’hôpital avant, car elles ne sont pas assez rapprochées ni régulières. Je passe donc deux nuits dans la douleur, le sac magique d’un bord et l’oreiller de l’autre. J’ai rendez-vous à l’hôpital lundi matin 9 h pour un suivi, car je suis à 41 semaines de grossesse. Je me présente avec mon chum, je suis dans un état lamentable et je n’ai déjà plus beaucoup de patience.
Crédit : Maxime Tardif
Lundi 29 septembre, 10 h. On tente un autre stripping, le col ne s’efface pas rapidement. La période de latence est interminable, j’en suis à 37 heures. À force d’avoir des contractions, j’ai mal partout, mon dos et mes jambes ne suivent plus, je ne sais plus comment attaquer la douleur. Mon chum me tient compagnie et me divertit du mieux qu’il peut.
Je me souviendrai du décor de cette chambre toute ma vie, je l’ai regardé sous tous ses angles.
13 h. On me donne un calmant pour que j’essaie de me reposer un peu, ça fonctionne. Pour un moment, je réussis à fermer les yeux et à trouver une position moins douloureuse. Je suis même étrangement de bonne humeur lorsqu’on vient me dire que le cœur du bébé chute un peu et qu’on va crever mes eaux pour provoquer le travail. J’entre dans la salle d’accouchement en faisant des jokes!
Mon chum lui, vient de comprendre que le bébé va sortir aujourd’hui, il fait pas mal moins de jokes que moi.
15 h. On crève mes eaux et on m’explique calmement qu’à partir de maintenant, c’est du sérieux, je vais accoucher dans les prochaines heures. Je suis heureuse, enfin! J’attends ce moment depuis une quarantaine d’heures.
Ensuite, j’ai perdu le fil du temps. Je ne sais plus à quelle heure j’ai demandé l’épidurale, car je n’endurais plus rien. Je ne contrôlais plus rien, je fixais le plafond qui s’embrouillait sous l’effet de la douleur. La minute suivant l’installation de l’épidurale, j’ai repris mes esprits, tout allait mieux. Clairement, je ne tolère pas beaucoup la douleur.
Et puis est survenu ce moment où je me suis mise à trembler de tout mon corps et où le cœur du bébé a chuté dangereusement à chaque contraction. C’est flou dans ma tête. Je sais que toute l’équipe médicale était autour de moi, qu’on me branchait sur l’oxygène et que je n’aimais pas ce que je voyais dans les yeux de mon chum.
En un rien de temps, je me suis retrouvée sur une civière, direction le bloc opératoire pour une césarienne.
Dans ma tête, j’étais dans une télésérie. Je serai toujours impressionnée par cette équipe qui est allée chercher le petit bébé dans mon ventre, par cet anesthésiste qui m’expliquait tout ce qui se passait et par cette infirmière qui tenait ma main et mouillait mon front.
18 h 45. Arnaud est sorti, il ne respire pas sur le coup, on lui chatouille les pieds et enfin je l’entends pleurer. Merci la vie, il va bien. Mon chum l’amène sur mon épaule, je ne sais plus si je ris ou si je pleure, je ne sens plus grand chose sur mon corps pour être honnête. Puis mes deux hommes partent, je reste seule avec cette équipe magique qui me rapièce et me rassure.
Une grossesse parfaite qui s’est terminée par un accouchement un peu plus difficile. Je n’irai pas jusqu’à dire que j’ai oublié la douleur, mais je sais que ça valait la peine et qu’Arnaud est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie.
Crédit : Maxime Tardif
Avez-vous vécu un accouchement qui a fini en césarienne?