Je suis en couple avec ma douce depuis un peu plus de 4 ans. Après beaucoup de rires, quelques pleurs, de beaux voyages, une maison, un chat et un chien, voilà que Marie-Pier est enceinte. Ça y est : je vais être papa! J’utilise ces mots pour faire rire mon entourage, mais disons-le, quand ce n’est pas nous qui portons le bébé, c’est facile de se sentir comme le papa, c’est-à-dire, pas tout à fait dans le coup. 

Avant d’arriver au beau bedon rond qu’a maintenant ma douce, il y a eu une année entière de préparation. À l’automne 2012, nous nous sommes inscrites à des rencontres avec la coalition des familles homoparentales. Quel bien ça nous a fait de rencontrer Mona, et toutes ces autres filles qui étaient dans la même démarche que nous. Si, au premier atelier, il y avait facilement une trentaine de couples, le nombre a diminué par la suite. 

Personnellement, je n’ai jamais été très «village» et mon appartenance à la communauté lesbienne est pratiquement inexistante (Oui, j'ai écouté «THE L WORD»!). Ça n'allait donc pas de soit pour moi que d'aller dans des ateliers avec uniquement des lesbiennes.

Nous avons tout de même tenu à assister au plus grand nombre de rencontres possibles. Pourquoi? Parce qu’à chacune d’elles nous avons pu rencontrer des familles lesboparentales. Des filles un peu plus vieilles que nous avec de jeunes enfants, mais aussi des «mères aguerries» qui ont eu leur famille bien avant que ce ne soit simple comme aujourd’hui.

Ça nous a permis de nous sentir moins seules et moins différentes.

Pour toutes les filles (et les gars!) de la grande région de Montréal qui songent sérieusement à devenir parents dans un couple gai, je vous suggère fortement d’assister aux ateliers. Ne serait-ce que pour poser les questions qu’on se pose tous : qu’est-ce qu’on dit à notre enfant quand il nous demande qui est son papa? Est-ce qu’on doit adopter son propre enfant? Les démarches à suivre sont-elles coûteuses?

J’y ai appris beaucoup de choses, la plus essentielle étant que je devrai être solide pour vivre dans une famille différente même si l'on s’aime tout autant qu'une famille hétéro. Suite à ces rencontres et à la grossesse en cours, j’ai eu envie d’écrire sur ce blogue pour aider les autres filles, qui, comme nous, décident de former une famille. J’avais aussi envie de briser un peu notre «isolement» en tant que famille lesboparentale.

J’essaierai d’être assidue dans mes publications. Si je peux aider ne serait-ce qu’un seul couple lesbien qui se pose des questions, ça me ferait plaisir. C’est peut-être ça, mon engagement envers la «communauté»? 

PSSSSST : La coalition des familles homoparentales a aussi une page Facebook sur laquelle on annonce les ateliers, des nouvelles et des sorties entre familles homoparentales. Un must.

Est-ce qu'il y en a parmi vous qui ont participé à ces rencontres? Qu'en avez-vous pensé?