Il est possible que cette conversation ait eu lieu dans ma cuisine :
– C’est une ode à l’obésité ce livre-là!
– Ben là, t’as pas compris, il aime sa maman comme elle est!
S’ensuit un délibéré entre le camp croyant que le petit adore sa maman car elle est douce et chaleureuse et l’autre qui persiste à croire que la maman en question va coûter cher à notre système de santé. M’enfin.
Dans «Une maman tout entière», Olivier Ka raconte l’histoire d’un petit garçon qui dit avoir la plus grosse maman du monde. Au fil des pages, il énumère les raisons pour lesquelles il adore sa maman géante, même si les gens ne comprennent pas tout à fait.
Un jour, cependant, la maman décide qu’elle doit maigrir et faire un régime. C’est maintenant au tour du petit garçon de ne pas comprendre : un régime? C’est ridicule! C’est idiot! Il la veut tendre et moelleuse, sa maman!
Le dessin de Luc Melanson traduit parfaitement cette impression de bienveillance et de confort : le trait est si doux et les couleurs sont chaudes et invitantes. No joke, on comprend le petit de vouloir s’endormir en souriant sur les seins de sa mère! Sa rondeur est beaucoup associée à la joie, au rire… c’est une bonne vivante, quoi!
Évidemment, on peut s’obstiner de midi à quatorze heures (!!) sur le sujet du livre, où la dimension «santé» de la chose n’est jamais abordée. Aurait-on dû?
Pour le trouver en librairie ou en bibliothèque…
Une maman tout entière
Texte : Olivier Ka
Illustrations : Luc Melanson
Milan Jeunesse, 2008.
Je vous relance la question : est-ce qu’on devrait parler des physiques différents dans les livres pour enfants, même si on défend en quelque sorte l’obésité?