L’hyper-parentalité : par peur de ne pas en faire assez, on finit parfois par trop en faire.
Vanessa Giguère Je ne m’en cache pas, je suis une fille hyper perfectionniste et assez exigeante envers moi-même. Depuis que je suis maman, je m’efforce de slacker la poulie un peu. Pour moi en tant que maman, mais aussi surtout pour mes enfants. Ma fille n’a que 3 ans, mais je remarque déjà chez elle certains signes me portant à croire que la pomme n’est pas tombée très loin de l’arbre. Et sincèrement, ça me fait un peu peur.
Nos enfants grandissent dans une société beaucoup trop axée sur la performance. Dès leur plus jeune âge, on nous dit (à nous parents) que c’est notre devoir de les stimuler. C’est important pour leur développement, certes, mais vient un moment où la ligne entre satisfaire leur curiosité et leur soif d’apprentissage vs. simplement vouloir TOUT leur apprendre trop vite est mince.
Tellement mince qu’on en vient à se poser 1001 questions.
Et à se comparer.
Comme si les connaissances de nos enfants étaient le seul et unique indicateur de nos aptitudes parentales.
Le phénomène d’hyper-parenting ne date pas d’hier, mais il prend de l’ampleur. On offre aux enfants une tonne d’activités sous le prétexte de l’épanouissement. Mais à quel point un enfant de 3 ans a-t-il besoin de suivre des cours de violon et de danse classique? Les jams de tambourine et les séances de danse un peu fofolle dans le salon ne suffisent pas?
On les encadre, ils doivent fitter dans le moule.
On leur organise des horaires de premier ministre, tout est réglé au quart de tour.
Mais aurions-nous au passage oublié de les laisser être des enfants, point?
Crédit illustration : Aubry Bennion pour Hello Maypole.
À mon avis, un enfant devient perfectionniste par souci de plaire, par peur de décevoir. Ne devrions-nous pas miser sur la confiance plutôt que la performance?