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Apprendre à s’alimenter, apprendre à parler : même combat!
Crédit: Anne-Hélène Dupont

Je suis souvent agacée par les refus alimentaires de ma deux-ans et par ses infractions répétées aux règles minimales du bon comportement à table que Chéri et moi essayons de lui enseigner.
 
Dans ce genre de situations, ce qui m’aide à garder patience, c’est de me répéter qu’apprendre à s’alimenter, c’est un peu beaucoup comme apprendre à parler.
 
Les gouts alimentaires d’un enfant, c’est un peu l’équivalent du vocabulaire. Un tout-petit s’intéresse à un petit nombre d’aliments, comme il arrive à prononcer quelques mots seulement, genre. Il faut du temps pour que le vocabulaire se développe, tout comme le répertoire alimentaire.  
 
Les enfants se concentrent sur les aliments riches en énergie (les desserts!) et en protéines, qui sont les plus «efficaces» pour un petit corps en croissance et en perpétuel mouvement. De la même manière, leurs premiers mots sont les termes les plus utiles dans leur univers : «Maman» et «non» viennent typiquement assez vite! Ils emploient beaucoup de noms, un peu de verbes; les mots outils (articles, pronoms, etc.) s’acquièrent plus tard, progressivement. Comme l’intérêt pour les légumes, ‘mettons!
 
Les règles à table (on mange le yogourt avec la cuiller, on sert le plat avant le dessert, etc.), c’est un peu comme les règles de grammaire : elles sont nombreuses, pas tellement logiques, souvent dérivées de très vieux usages dont seuls quelques spécialistes connaissent l’origine.
 
Trois éléments importants dans ce parallèle :

1.   L’apprentissage de l’alimentation comme de celui de la langue est un processus qui prend plusieurs années. Toute une vie, même! Plusieurs personnes n’aimeront jamais le roquefort… comme plusieurs feront toute leur vie des fautes d’accord du participe passé. 

2.   Comme parent, je joue un rôle-clé dans les deux domaines. Exposer un enfant à une langue riche et correcte favorise le développement de son langage. De la même manière, offrir – et donner moi-même l’exemple – d’une alimentation plaisante, saine et variée aide ma fille à développer ses gouts. 

3.   L’importance de persévérer. Même si ma mini ne comprend pas certains mots et n’arrive pas à les prononcer, il ne me viendrait pas à l’idée de les éliminer de mon vocabulaire! De la même manière, elle a beau refuser les aubergines depuis toujours, il faut que je persiste à en cuisiner et à les lui proposer pour qu’elle apprenne à les apprécier.

 
Crédit image : The keep calm-o-matic.

Comme toutes les comparaisons, celle-ci est imparfaite, mais il me semble qu’il y a quand même beaucoup de similarités entre les deux apprentissages.
 
En tout cas, me rappeler que le langage comme l’alimentation prennent des années à se développer et que ce que je peux faire de mieux est de donner l’exemple m’aide à rester zen!
 

Que dites-vous de ce rapprochement? 

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