L’article qu’il manquait à propos de la rentrée… – Ce que Anne aurait voulu entendre avant.
Auteur.e Anonyme La rentrée, quel beau sujet peu traité! Seulement TOUT LE MONDE a son mot à dire sur la rentrée. La meilleure façon de découper un sandwich, le plus beau t-shirt d’éduc, la collation la plus savoureuse et nutritive jamais créée depuis le big bang, les belles photos d’enfants avec leurs sacs trop gros et leurs boites à lunch agencées, et j’en passe.
C’est un sujet traité de long en large, une mine d’or pour un site comme le nôtre. Pourquoi? Parce que les parents en demandent et redemandent. C’est CRUCIAL d’avoir le dernier thermos à l’énergie solaire à l’effigie du film d’animation le plus populaire. Bon, quand même pas. Mais on aime ça lire à propos de la rentrée et bien comprendre tout ce que ça implique pour se sentir comme un parent adéquat et arrêter de culpabiliser. Je suis la première coupable.
Moi, Anne, il y a un article que j’aurais aimé lire et que je n’ai pas pu trouver. Personne ne m’a prévenue que même si je découpais le melon de mes enfants en étoiles pour la première journée d’école, j’allais être déprimée solide tout le mois de septembre. Personne ne m’a dit que quand ta plus jeune commence l’école, tu remets toute ta vie en question, tu les vois partir en appartement demain, tu cherches un sens à ton existence sans eux. Mais qui suis-je, à part une mère?
Je pense que c’est un état assez courant, exacerbé lorsqu’on a eu nos enfants très jeunes, comme moi. À 40 ans, il y a de bonnes chances qu’il n’y ait plus d’enfants dans ma maison. Même pu de grands ados-adultes. Mon côté dramaturge trouve ça terrorisant. Je dois apprendre à les laisser aller. À découvrir la femme sous la mère, celle qui n’a jamais existé autrement qu’avec de la morve dans ses cheveux.
Dans tous les articles écrits à propos de la rentrée, j’aurais aimé qu’on me dise que je suis normale. J’aurais aimé trouver quelqu’un qui me comprenait de pleurer chaque matin les deux premières semaines. Quelqu’un qui saurait pourquoi j’ai les yeux mouillés en écrivant ça. Quelqu’un qui ne me culpabiliserait pas d’avoir de la misère à laisser aller mes enfants. Quelqu’un qui m’aurait pris dans ses bras dans la cour d’école quand j’essayais de me cacher dans la manche de mon t-shirt pour cacher mes yeux pleins à ras bord.
Suis-je la seule à avoir trouvé difficile la rentrée de la petite dernière?