L’échographie de clarté nucale était prévue depuis plusieurs semaines.
Mais un coup de téléphone a changé les plans, et mon chum s’est vu offrir une possibilité en or d’aller faire une mission sociale de 10 jours en Afrique. Une occasion qui ne se refuse pas.
Lui hésitait! Moi je l’ai presque poussé dans l’avion. Après tout, c’était ma deuxième grossesse, il savait ce que c’était, et je pourrais lui envoyer une petite vidéo de l’échographie.
Surprise! Un petit bourgeon génital parallèle à la colonne vertébrale. Comme pour Juliette. C’était clair comme de l’eau de roche.
– Une petite fille?
– Oui, répond le médecin, avec 20% de marge d’erreur.
Plus tard, via Skype, j’annonçais la belle nouvelle à mon chum. En deux secondes, ses yeux se sont illuminés. Il allait avoir une autre petite fille!
Sachant que ce serait peut-être notre dernier bébé, je me suis risquée à poser la question :
«Aurais-tu aimé avoir un garçon?»
Un silence. Une réflexion.
Et là, il me raconte qu’un Africain qu’il côtoyait lors de ce séjour lui a formulé un souhait en sachant qu’il attendait des nouvelles de sa femme et de l’échographie : «Oh, alors je vous souhaite un garçon, de tout cœur».
Et vlan! La réalité d’une autre culture qui nous rattrape. Une réalité où l’homme est LA richesse pour la famille, celui qui travaillera, qui ramènera l’argent à la maison, celui qui ira à l’école et sera éduqué. Dans certains pays, on pratique clandestinement des avortements sélectifs en apprenant qu’on attend une petite fille. Dans d’autres, la naissance d’une fille est considérée comme une mauvaise nouvelle, comme un fardeau.
«Ça m’a fait mal de penser que la naissance de Juliette puisse être considérée comme une mauvaise nouvelle. C’est pareil pour cette fois-ci. Gars ou fille, mes enfants auront les mêmes possibilités dans la vie. Je suis chanceux, c’est tout», me dit-il.
J’étais bouche-bée, émue devant sa réflexion.
Heureusement, les mentalités changent tranquillement, du moins dans ce coin du Burkina Faso. Mon chum a passé plusieurs jours à former des travailleurs sociaux et des infirmières à l’importance de l’implication paternelle dans la famille. À petits pas…
Je n’ai jamais su si sa préférence était d’avoir un garçon plutôt qu’une fille. Mais ça n’a plus d’importance. Ni pour lui, ni pour moi !
L’annonce du sexe de votre futur bébé a-t-elle changé quelque chose pour vous ou votre conjoint?