«Seulement 36% des parents lisent avec leurs enfants pour stimuler leur intérêt pour les livres.»
Les journaux récupèrent la nouvelle et certains lecteurs s’offusquent :
«Triste!»
«Dommage, si simple et ça donne des enfants moins “stupides” [sic]»
«Vraiment désolant»
Moi, j’ai pensé : 36%, c’est pas la proportion des enfants d’âge préscolaire?. Sincèrement, qui lit à haute voix à son enfant de 10 ans? Me semble que le gout de la lecture, c’est plus complexe que ça.
Ça m’a donné le gout de vous raconter un peu comment ça s’est passé chez moi.
Ma mère ne m’a pas lu souvent d’histoires. Ça la faisait bâiller (Tellement!). Mon père non plus. Parce que. Pourtant, j’ai lu mon premier roman à 8 ans. Le Matou, d’Yves Beauchemin. Pour ceux qui connaissent pas, c’est un roman pour grandes personnes de 583 pages. Et j’ai dévoré toutes les parutions de La Courte Échelle (et même certains manuscrits qui n’ont pas été publiés). J’ai TRÈS MAL fini ça en m’inscrivant en Lettres au CEGEP. Fou!
L’histoire se répète, j’imagine.
J’ai parfois lu à mes enfants, mais ça n’a jamais fait partie de la routine du dodo ET je ne lis PLUS à mes enfants depuis qu’ils savent lire (Pfff! Je fais partie des 64% de parents indignes). Par contre, les enfants avaient accès à quelques livres à la maison, mais surtout à la bibliothèque du quartier.
Malgré mon manque flagrant de «savoir-mère», mes enfants lisent.
Mon fils est un méga-lecteur. Dès la première année scolaire, il a plongé intensément dans les collections Dragon Ball et Naruto avant de lire des romans jeunesse. À 11 ans, il lisait 600 pages par semaine. À la bibliothèque municipale, ses livres étaient dorénavant sur mon compte, parce que n’emprunte pas A.N.G.E qui veut. À 13 ans, il lisait les briques de Stephen King. À 14 ans, il a lu 22/11/63 en anglais parce que j’avais commandé le livre en ligne, pis qu’une date, c’est bilingue, t’sais.
Ma fille lit aussi, mais moins. Elle préfère dessiner, danser et chanter. Elle a lu Le journal d’Aurélie Laflamme, Les nombrils et quelques autres romans jeunesse.
La clé du succès, selon moi (mon opinion) :
Je les ai laissé lire CE QU’ILS VOULAIENT, sans restriction. Je me disais que même s’ils lisaient des niaiseries, ils se pratiquaient pour les futures lectures.
Alors, si vous pouvez lire des livres à vos petits, faites-le. Si c’est difficile, de grâce, ne vous sentez pas coupable. Je crois que notre rôle de parent, ce n’est pas toujours d’agir. Parfois, c’est de laisser les choses aller (en leur donnant un p’tit coup de pouce). Et la majorité du temps, ça ne demande aucune dépense.
P.S. Le sondage, en passant, c’était juste un teaser (culpabilisant) pour un concours Facebook du vendeur de REEE avec la participation d’une grande librairie mercantile. Ben oui! Plate de même.
P.P.S. Une autre façon de leur donner le gout de lire?
Bon! Je me suis vidé le coeur. J’aimerais maintenant connaitre votre point de vue.
Pensez-vous que je suis dans le champ?