Trente-cinquième semaine de grossesse; bébé 3 bouge moins bien et il est gros. Vraiment gros. Pour sa sécurité (et la mienne!), le médecin décide qu’on doit le sortir de mon ventre.
J’ai déjà eu deux césariennes, je sais comment ça marche. C’est donc confiante que je me suis rendue à la salle d’opération avec mon conjoint.
Installée dans la salle, j’attends l’anesthésiste. Petit questionnaire rapide sur mon état de santé et on commence l’installation de la rachi (l’anesthésie qui rendra l’opération indolore). Mon chum attend dans la petite salle d’attente adjacente.
90 minutes, 3 essais infructueux et une anesthésiste découragée plus tard, j’apprends que je ne serai pas consciente pendant la césarienne. L’opération sera faite sous anesthésie générale.
Papa ne pourra pas être dans la salle non plus.
4 ans et 5 mois plus tard, je suis encore triste que cette naissance se soit passée ainsi. Ni mon chum ni moi n’avons entendu les premiers pleurs de notre beau Maxime. Ni lui ni moi n’avons croisé son premier regard.
Même si papa me dit souvent qu’il ne m’en veut pas et qu’il préférait 100 fois une opération qui se passe bien en son absence plutôt qu’une qui se serait mal passée en sa présence, je traîne encore une certaine culpabilité. Non pas celle d’avoir « manqué » ma césarienne, mais celle d’avoir privé mon conjoint de la naissance de son enfant.
Ma tête sait que je n’avais pas le contrôle et que les décisions ont été prises pour mon bien-être et celui de notre fils, mais mon cœur reste blessé de ce premier rendez-vous manqué. Tant pour papa que pour moi.
Avez-vous vécu un moment similaire à votre accouchement? Avez-vous ce sentiment de rendez-vous manqué?