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« Mon bébé est dans les z’internets. Ouais, pis! » – Que pensez-vous de la présence des tout-petits sur le Web?
Crédit: Anne Genest

Grâce à Facebook, un peu tout le monde sait que ma fille a un angiome, une tache sous la nuque. Mon oncle qui habite au Belize le sait. Mon boss, aussi. Et l’amie d’une amie est au courant. Ouais!

Depuis que j’ai mis la face de mon bébé sur Internet, n’importe qui peut suivre au jour le jour les péripéties de ma fille. 

Pourtant, au début, j’étais craintive. Ce qu’on laisse sur le Web ne disparaît pas facilement, c’est ce qu’on dit. J’étais aussi consciente de l’identité numérique que j’étais en train de créer. Si bien que les photos post-accouchement, je les ai gardées pour moi. 

Crédit : Wikimedia

Je ne tenais pas à ce que des entités inconnues puissent suivre l’évolution de mon bébé. Je ne voulais pas laisser son image entre les mains de n’importe qui pour en faire n’importe quoi (Bonjour les PÉDOPHILES!). 

Et je craignais aussi que plus tard, elle me reproche d’avoir dévoilé sa vie intime sans son consentement. Bien que rendu là, dans cinq ou dix ans, est-ce qu’il existera encore une notion de vie intime? Et à quoi ressembleront les réseaux sociaux? 

Bref, je ne voulais pas prendre de risques. Si bien que j’ai gardé mon nouveau-né loin d’Internet durant les premiers mois. 

Sauf que j’ai fini par craquer.

J’ai commencé par mettre discrètement une photo d’elle et de moi. Ha! Son visage détourné empêchait toute identification. Puis, j’ai photographié un bout de son oeil. Plus tard, la délicatesse de son pied. Puis, juste la moitié de son visage. 

Entre-temps, mon cahier d’écriture est devenu un blogue. J’ai mis en photos et en propos le grand «extraordinaire» de la maternité. Je ne pouvais pas taire cette expérience renversante. Celle de créer un bébé qui me traverse le vagin pour naître. Et de voir ce petit être humain évoluer chaque jour. 

Parce qu’il y avait eu la vie avant ma fille et il y avait maintenant la vie avec ma fille. Deux vies. Deux mondes. Deux réalités. Ha! Garder pour moi les aventures fantasmagoriques que je vis? No way.

Oui, j’ai succombé. J’ai publié sur Facebook une photo qui ne laissait aucune ambiguïté. Des pieds à la tête, ma caméra braquait le plaisir de mon bébé. Des centaines de « likes » s’en sont suivis. Et ma nouvelle addiction est née.
 

Crédit : Anne Genest

Depuis que ma fille est sur Internet, je fais toutefois attention : 

  • Ma photo de profil, par exemple, n’est pas celle de mon bébé.
  • Et jamais je ne mettrais une photo all naked d’elle dans le bain, par exemple. Parce que mon bébé possède aussi un droit à l’image.
  • Puis, je ne mets pas d’indications géographiques trop précises.
  • Et finalement, j’ai installé des paramètres de confidentialité son mon compte Facebook qui permettent seulement aux amis de consulter mes images.

Est-ce que vos enfants ont une présence en ligne? Pensez-vous qu’il soit important de faire attention?

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