On le voit souvent, à la blague, lorsque papa/maman part pour quelques jours. Les statuts Facebook affluent. «Je suis maman monoparentale pour le week-end, j'espère survivre hihihi! ». 

Je sais que ça ne part pas d'une mauvaise intention. Je sais que ce n'est pas pour mal faire, ou pour blesser qui que ce soit. Ça peut même être perçu comme un genre de « Props aux monos, je ne sais pas comment vous faites! ». 

 

Mais moi, ça me heurte à chaque fois que je tombe sur ce genre de commentaire. J'ai toujours envie de répondre « Nope fille, t'es pas monoparentale. Ton enfant a un papa/maman qui care? T'as eu quelqu'un pour prendre la relève quand t'étais à boutte lors des épisodes de dents, de coliques? T'es PAS monoparentale. Être seule avec ton bébé pendant quelques jours ne fait PAS de toi une monoparentale. » (Ou une veuve, si ton chum est parti écouter le hockey chez des amis, t'sais.)
 


Crédit : gifsec.com

JE suis monoparentale. Mon fils n'a que moi au monde. Il a été abandonné par son géniteur, avec qui il n'a plus aucun contact (et c'est mieux ainsi, remarquez!). JE me suis levée toutes les nuits, j'ai changé toutes les couches, j'ai donné tous les boires, je me suis débrouillée avec les rendez-vous chez le médecin, avec les vaccins, avec les bobos, petits ou gros (je vous raconterai un jour comment mon ti-homme a failli mourir). Moi, moi, moi. J'ai porté tout ça à bout de bras, pendant 2 ans (mais je dois dire que j'étais bien entourée, et ma famille et mes amis ont été présents pour moi). Et, comme le témoigne le montage photo ci-dessous, j'ai aussi eu droit à tous les moments de bonheur, tous les rires et tous les câlins! #Awwww
 

Crédit : Julien Lafond et moi #selfie

Puis, j'ai rencontré mon chum, qui fait maintenant office de papa. Mais je suis encore monoparentale, parce que si je me sépare, JE serai encore seule avec mon fils. Je dois aussi m'assurer d'avoir un testament en règle, parce que si je meurs, mon fils n'aura pas de papa pour l'accueillir. 

Et je suis chanceuse d'avoir mon chum. Quand je l'ai rencontré, je luttais contre une dépression, et il a su prendre le relais comme s'il avait toujours été là. Donc, j'ai maintenant une petite gêne à me définir comme monoparentale, parce que je ne suis plus toute seule pour m'occuper de tout. Et que d'autres monoparentales le sont depuis 5, 7, 13 ans #Respect.

C'est pourquoi quand je vois quelqu'un en parler à la blague, ça vient me chercher. Oui, j'ai probablement l'épiderme sensible à ce sujet, c'est vrai. Je l'assume. Et si j'en parle aujourd'hui, c'est peut-être dans l'espoir de faire réaliser à certains parents que ça peut être blessant, ou même carrément insultant, d'utiliser ce terme à la légère.