Durant mon suivi de grossesse, mes sages-femmes nous avaient expliqué le déroulement typique d'un premier accouchement. On nous avait parlé d'une dizaine d'heures de travail en général et que la majorité des femmes dépassaient leur date prévue d'accouchement. On nous avait aussi dit de communiquer avec notre sage-femme lorsque ça faisait plus d'une heure qu'on avait des contractions douloureuses aux 5 minutes. La maison de naissance est littéralement au coin de ma rue et les sages-femmes nous avaient confirmé que plusieurs couples du quartier venaient à pied, même lors de l'accouchement.

Mon accouchement ne s'est pas tout à fait déroulé comme on nous l'avait décrit...

6 h et quelques du matin, 39 semaines et des poussières. Je n'arrive pas à dormir, je ne suis confortable dans aucune position. Je marche un peu dans le couloir de mon appartement et je m'aperçois que mon inconfort est surement dû à des Braxton Hicks. Je me fais couler un bain et nous comprenons rapidement, mon copain et moi, que c'est aujourd'hui que nous deviendrons une famille.

Je ne ressens pas tellement de douleur et je gère bien mes contractions. Tout déboule rapidement et mes contractions tombent presque immédiatement aux 2 minutes. Puis, les sensations changent du tout au tout dans mon corps.

Mon copain appelle la sage-femme qui décide de venir voir où j'en suis pour éviter que nous nous déplacions si le travail n'est pas assez avancé. Dès que la sage-femme et son étudiante mettent le pied chez moi, elles comprennent immédiatement que je suis beaucoup plus avancée que ce qu'elles croyaient : je suis déjà en poussée! La sage-femme m'évalue et s'ensuit une légère panique. Je suis à +2 et bébé a commencé à descendre.

On m'offre deux choix : accoucher chez moi ou essayer de me rendre à la maison de naissance (au coin de la rue). Je ne suis vraiment plus en état de prendre des décisions.

Puisque c'est mon premier accouchement, ma sage-femme décide qu'on se rend à la maison de naissance. Son étudiante tente de m'habiller, m'enroule dans une couverture et nous descendons dans l'auto. Je m'installe à genoux sur la banquette arrière et ma sage-femme me tient le bassin fermement pour tenter de contenir mes poussées. Tant pis pour la lumière rouge qui nous sépare de la maison de naissance, il y a urgence!

Fun fact : j'habite à une poussée de la maison de naissance.

Notre chambre à la maison de naissance, quelques heures après l'accouchement.
Crédit : Alexandra CM

La chambre que nous avions choisie est étonnamment déjà prête. Les sages-femmes m'invitent à aller dans le bain si je désire toujours accoucher dans l'eau. Une fois dans le bain, l'ambiance est extrêmement douce. Tout le monde est assis par terre autour du bain. Personne ne me domine. J'apprivoise tranquillement les poussées sans les retenir, maintenant que je ne suis plus seule chez moi. Les mots doux de ma sage-femme m'encouragent et me guident. Mon copain tient ma main et l'étudiante soutient ma jambe.

Je garde les yeux fermés tout le long de mon accouchement. Entre les poussées, bien que je sois consciente de ce qui se passe autour de moi, j'ai l'impression de dormir ou d'être sur une drogue dure très planante. Lors des poussées, comme un presto, je laisse échapper la pression en criant, puis je replonge dans un état de quasi-dormance. J'accouche finalement d'un bébé qui se prend pour Superman à 10 h 36, à peine 4 heures après le tout début du travail!

Heureusement que j'avais choisi un suivi sage-femme et qu'elle est venue vérifier l'avancée de mon travail chez moi, sinon j'aurais certainement fait une Émilie de moi-même et j'aurais accouché toute seule chez moi.

Avez-vous connu un accouchement qui défiait les « normes »? Ou encore un accouchement ultra rapide?