J’ai eu peur, peur, peur.
Avant de tomber enceinte, JAMAIS je ne faisais de rêves ou presque. Je dormais comme un bébé (un bébé ça ne dort pas finalement) une roche. Mes nuits étaient efficaces.
Puis, les cauchemars sont débarqués. Au troisième trimestre, vlan! du jour au lendemain, je me suis réveillée en sueur, haletante, épuisée d’avoir surmonté en rêves les horreurs des films les plus gores. Nuit après nuit, je luttais pour ma survie (et celle de ma fille qui allait naître).
Dormir ne fonctionnait pas. Tout le poids du bébé et de l’utérus appuyait sur mon diaphragme. Dès que j’étais allongée, je suffoquais. J’avais attrapé le pire des rhumes. Bref, respirer était IMPOSSIBLE. Je ne voulais plus dormir. Je marchais de long en large dans la maison au lieu d’être couchée (si j’avais su les insomnies qui s’en venaient!).
Surtout, j’étais angoissée. Trop d’histoires d’accouchements horribles m’avaient été racontées. Ouvrir les jambes, no way. J’avais changé d’avis. Je garderais le bébé pour moi, dans mon petit ventre, finalement.
La douleur d’accoucher me traumatisait. Pourquoi donc personne ne voulait-il me décrire le mal exact? Même au cours de préparation à la naissance, l’infirmière était demeurée vague. La seule chose qu’on nous montrait était comment gérer la douleur avec des exercices qui, à chaque fois, me donnaient le vertige. Je devais m’asseoir pour ne pas m’évanouir.
Mais il y avait tant d’autres peurs.
Peur de mourir en accouchant.
Peur de ne pas savoir comment pousser.
Peur de ne pas être capable d’être maman.
Peur de ne pas retrouver ma taille normale.
Ces angoisses mêlées au cocktail explosif des hormones que j’avais absorbées pour tomber enceinte (et celles liées à la grossesse) contribuaient aussi à exacerber mes rêves.
Mes rêves de bébé mal formés traduisaient mes inquiétudes de mettre au monde un petit être malade, au poids insuffisant ou accablé d’un handicap.
Mes rêves de fin du monde (tremblement de terre, tornade, déluge) n’étaient sans doute que l’amplification de ma crainte que l’accouchement se déroule mal.
En cherchant à comprendre ce qui se passait, je suis tombée sur cette étude qui m’a fait sourire. Plus une femme enceinte fait des rêves pénibles, moins elle aurait de chance de faire une dépression post-partum. Une étude italienne avance même que plus il y a de rêves perturbants, plus court est le temps d’accouchement. Ha!
Il faut sans doute prendre ces corrélations avec un grain de sel. Mais moi, ça m’a rassurée!
Quels ont été (ou quels sont) vos rêves étranges et frappants de grossesse?