J’ai longtemps appréhendé ce moment. Je savais qu’il était pratiquement inévitable. Pour moi, ça s’est passé à la piscine municipale.
Contexte
Je me rends à la piscine pour le cours de natation de Chouette. La veille, nous y étions allés en famille et Chouette avait pu explorer librement la pataugeoire.
Degrés de difficulté
- Enceinte de Cocotte, avec une bonne bedaine.
- Âge de Chouette : 2 ans.
- Je l’accompagne seule.
- Température: -20 degrés.
Déroulement
Chouette est surexcitée. Je flaire un peu la catastrophe et je lui rappelle qu’aujourd’hui, il faudra écouter les moniteurs.
Le cours débute. Chouette commence à affirmer son autonomie et est « pacabe » de nager toute seule. C’est super, sauf qu’aujourd’hui, sa trajectoire dévie invariablement vers les jeux d’eau. Vingt avertissements et tentatives de diversion plus tard, j’enchaîne avec deux mises en retrait sur le bord de la piscine. C’est là que la situation dégringole.
« Ma belle, c’est ta dernière chance. Si tu n’écoutes pas les moniteurs, on s’en va direct à la maison. »
En prononçant ces mots, je savais que je n’aurais pas le choix d’aller jusqu’au bout (test des limites oblige).
C’est ainsi que deux minutes plus tard, je me retrouve à faire la marche de la honte sur le bord de la piscine de taille olympique, tranche de bacon hurlante sous le bras.
Crédit : Skilledmicrowaveuser/Flickr
Elle est là, la scène d’horreur. Chouette s’époumone en faisant un genre de danse de la pluie africaine dans la slush de bottes, flambant nue. Sa ligne, elle l’a dépassée. Elle est complètement hors d’elle. J’ai peur qu’elle frappe mon ventre par des mouvements involontaires. Je commence à paniquer. Bien sûr, le vestiaire est plein à craquer. Je dépose Chouette sur une serviette dans une cabine et je l’avertis que je vais ouvrir la porte seulement lorsqu’elle sera calme.
Alors que je tenais la porte, Chouette a atteint des niveaux de décibels encore inégalés et mon visage a fait toute la palette des rouges, de homard à pompier. Vingt interminables minutes plus tard, nous étions finalement assises dans la voiture. Chouette hoquetait encore.
J’ai punché off pour le reste de la journée (merci Chéri!). Chouette, elle, a compris beaucoup de choses ce jour-là.
Maintenant j’en ris, mais sur le coup, ça m’avait beaucoup secouée.
Avez-vous déjà vécu une crise de bacon monumentale en public? Avez-vous tenu votre bout ou avez-vous tenté d’acheter la paix? (Psst, ça m’arrive aussi des fois.)