Il me semble que c’était hier que je voyais apparaitre la fameuse deuxième ligne qui allait changer ma vie. Hier encore que je pleurais sur le plancher froid de la salle de bain parce que j’avais peur de ce qui allait advenir de cette vie qui grandissait dans mon ventre. Vie qui avait été conçue au début de notre relation, à ton père et moi. Hier, qu’il embarquait avec moi dans cette aventure tumultueuse et que nous devenions une famille, pour le meilleur et pour le pire. Déjà, j’étais submergée par le lien d’amour qui nous unissait toi et moi et je le savais absolu et éternel.
Je me rappelle ma grossesse passée à t’attendre impatiemment, persuadée que tout serait beau et rose à ton arrivée. Et ce fut le cas, lors de mes premiers moments de maman. Puis, lorsque la fatigue a embarqué et que la réalité a frappé, le rose est devenu un gris nuancé. Nuancé parce qu’il y a toujours du très, très beau dans la maternité pour éclipser le reste.
Je te regarde maintenant, 4 ans plus tard, et je suis si fière de la petite fille que tu es devenue. Forte, mais si douce. Intelligente, vive et perspicace. Volubile et entêtée. Charmante et toujours surprenante. Toutes ces qualités font de toi une grande soeur exceptionnelle.
Depuis que tu es devenue soeur, je suis subjuguée par ta grandeur d’âme et ton coeur si pur. J’ai vu en toi cet amour instinctif que tu portes à celle que tu appelles « ton bébé ». Ta façon de t’occuper d’elle et de te soucier constamment de son bien-être démontre quel bel humain à part entière tu deviens.
Demain, je t’inscris à la maternelle et j’ai les larmes aux yeux quand j’y pense. Je suis partagée entre la joie immense que je ressens à te voir grandir en beauté, à l’intérieur comme à l’extérieur, et d’avoir le privilège de partager ta vie, mais j’ai le coeur gros à l’idée que tu sortes chaque jour un petit plus du nid que je t’ai construit. Un nid au sein duquel une partie de moi voudrait te garder serrée, bien au chaud, pour toujours.