La prévoyance et moi, dans la vie, ça fait deux. Ce n’est pas un manque de volonté, au contraire, c’est juste tellement pas naturel pour moi. Je vis au jour le jour et j’aime ça, mais ça a des bons et des mauvais côtés.
Veut, veut pas, quand on n’est pas prévoyante, et qu’en plus on est maman, on se fait prendre au dépourvu souvent. Quand ma fille est née, j’ai pensé à tout ce qui concerne les nouveau-nés, rien d’autre. Quand est venu le temps de l’aider à devenir propre, je me suis rendu compte que je ne savais pas du tout comment m’y prendre ; j’ai à peine eu le temps d’y penser qu’elle avait déjà baissé sa couche et était sur la toilette. Chacune des étapes fut une découverte, pour elle comme pour moi.
Quatre ans et bien des surprises plus tard, je me rends compte que même les petites choses de la vie que j’avais cru avoir le temps de planifier trouvent toujours un moyen de me déjouer.
« Maman, comment les papas font pour mettre une graine dans le ventre des mamans et faire pousser des bébés? », dit ma fille en cherchant un trou sur son ventre.
Et merde, ça je ne l’avais pas vu venir.
J’étais restée sur cette idée, naïve et toute faite, que la conversation sur les bébés devrait se produire à peu près au même moment que celle sur les règles. Je me disais que sa si « récente » découverte de la véritable différence entre les gars et les filles saurait satisfaire son esprit curieux pour un bout, mais non.
Comme le temps me manquait pour réfléchir à une réponse pas trop tout croche, la seule chose qui m’est venue en tête est de lui proposer un livre. Oui, un « super » livre dans lequel le pénis est un tube et la vulve, un trou.
« Comment on fait les bébés »
Je ne savais pas trop comment expliquer la chose, mais je savais que ça ne se ferait certainement pas en censurant les mots ; alors j’ai inventé l’histoire. On a suivi les images et on s’est parlé des « vraies affaires », affaires qui ont d’ailleurs semblé l’intriguer au plus haut point. Une fois la lumière fermée, je l’ai aperçu feuilleter son livre et tenter de mieux comprendre.
Fière de mon coup, je me suis dit que le plus dur était fait, et que j’avais bien fait ça. Le lendemain, ma fille s’est d’ailleurs fait un plaisir de me le démontrer.
« Maman! Moi là, je pense que papa a encore des graines dans son pénis, il peut faire des bébés! »
Mon petit doigt me dit qu’on n’a pas fini d’en parler!
Comment avez-vous géré le sujet de la conception des bébés avec vos enfants? Avez-vous déjà pensé à ce que vous leur direz lorsqu’ils vous poseront des questions?