Six ans que je me réveille tous les matins près de toi avec l’impression de ne jamais être la même que la veille. Je me trouvais trop maigre quand je t’ai rencontré, puis la grossesse, l’accouchement, mes seins énormes, mes seins pu de lait. Mon poids en yo-yo, cheveux longs, cheveux courts, puis une autre grossesse.
Je me trouve belle, souvent, j’ai confiance en moi. Mais parfois, c’est plus difficile, parfois je ne me reconnais pas, reconnaître quoi? Je ne me souviens même plus de mon corps d’avant. Dans ces moments-là, j’ai besoin de tes mots, besoin de tes caresses, de ton corps qui me réchauffe plus longtemps le matin.
Je m’excuse mon amour, je m’excuse parce que j’oublie le vrai regard que tu poses sur moi, celui quand j’ai le dos tourné, quand je flatte mon gros ventre ou que je joue avec notre fils. J’oublie que ton regard lui n’a jamais changé, mieux, il est peut-être même plus brillant qu’avant.
J’ai toujours fait ma vie en me balançant du regard des autres, je sais ce que je vaux t’sais. Tu m’as connu comme ça, tu me connais encore comme ça, souvent. Pourtant je suis là à ne pas vouloir reconnaître que ton regard m’importe. Je le cherche avidement dans mes moments plus difficiles sans toujours reconnaître qu’il est là, à chaque instant.
Je m’excuse de ne pas savoir en profiter autant que je le devrais. Mais merci, là, maintenant, pour chacun de tes regards, doux, attendris, sincères, amoureux, fiers.
J’espère que tu vois dans mes mots ce que je sais être dans tes yeux.