Je suis enceinte jusqu’aux oreilles, j’ai dépassé mon terme, il fait chaud, j’suis tannée, j’ai hâte qu’il sorte et le téléphone sonne.
Je suis au sous-sol, en bobettes pis j’pleure. Incrédule, je pleure. Je raccroche, monte chercher mon chum pis nous pleurons ensemble.
Nous pleurons parce qu’une de mes amies vient de perdre son p’tit. Je sais à peine encore ce que c’est d’être maman. Mais pour le moment, je vis encore dans cette espèce d’insouciance.
T’sais celle avec laquelle tu grandis, celle de l’enfance. Elle te permet de faire bien des choses et de croire que la vie est belle, facile et extraordinaire, que tout est possible.
Un jour, tu te réveilles et le soir, t’es plus la même.
Comment accepter qu’un enfant puisse perdre la vie? Pourquoi?
Je pleure parce que je m’apprête à devenir maman et que tout à coup, je perds un peu confiance en la vie. C’est comme si je me sentais incapable de devenir maman, peur de pas être prête à toutes les éventualités de la vie.
Ma belle amie, si généreuse, enjouée, pétillante…pas elle! PAS ELLE!
Ça a l’air qu’il n’y a pas de règles dans tout ça, c’est pas une question de bonnes actions, c’est une question de pas de chance!
Et moi dans tout ça? Je m’apprête à accoucher, à connaître les joies d’être maman, à profiter de cette boule d’amour qui va me suspendre le coeur et les tripes dans un ciel rose pour l’éternité.
Puis, mon Émile est arrivé et tout a changé, j’ai repris confiance aveuglément en la vie et elle a de par elle-même gagné sur la mort.
Elle n’a pas arrêté d’y penser et y pense encore. Presque deux ans sont passés depuis ce 16 juillet où Nathan s’est envolé pour rejoindre l’univers cosmique. Son bébé étoile qu’elle l’appelle. Parce que depuis, la vie a repris ses droits, une petite fille est entrée dans leur vie et elle l’a rend bien plus belle. Elle n’est pas parfaite, parce qu’il manquera toujours ce beau minois à l’air coquin dans leur quotidien.
Crédit : Jessica Hébert
Plusieurs vivent aussi la perte d’un foetus, un bébé déjà bien présent dans la tête et le coeur de toute la famille. Qu’est-ce que tu fais quand, en rentrant chez toi, tu réalises qu’en plus d’avoir le ventre vide, tu ne reverras jamais plus ta progéniture?
Au-delà des proches ou du psychologue, il existe plusieurs groupes de soutien qui peuvent aider à avancer sur ce chemin sinueux :
- Les amis de Simon
- PremaQuébec a une page dédiée aux parents endeuillés ainsi qu’une page de ressources à travers le Québec.
Avez-vous vécu de près ou de loin la perte d’un enfant?