S'inquiéter du sort de nos proches en centre d'hébergement.

Beaucoup plus souvent qu’autrement, nous entendons parler de maltraitance des personnes âgées dans nos centres d’hébergement. Nous entendons de mauvaises expériences, des histoires d’horreur qui nous font redouter le moment où nous devrons prendre la décision de garder nos parents à la maison pour s’en occuper ou bien de leur trouver un nouveau nid douillet et laisser place aux soins de professionnels.

Je trouve dommage que les médias fassent le focus sur les services de pommes pourries pour mettre l’emphase sur la négativité et les piètres soins donnés. Les caméras cachées qui montrent de pauvres personnes âgées se faire battre gratuitement par un employé à bout ou encore voir des membres du personnel faire des vols de boites de chocolat fourrés au caramel, aussi banal soit-il, un vol, c’est un vol.

Chaque fois que je vois ce genre de mauvaise publicité, ça me met hors de moi. Hors de moi en tant que citoyenne qui ne demande que l’honnêteté, la sécurité, le bien-être de chaque personne résidente, qui sera peut-être un jour, mon père et ma mère. C’est insécurisant, inconfortable et misérable. Et parfois, la professionnelle en moi est en rogne de voir d’aussi dures images, car travaillant moi-même dans un centre d’hébergement pour personnes âgées, ce n’est pas ce que je vois et ce que je vis.

J’aimerais vous donner espoir. Parce que des gens vicieux, malhonnêtes, il y en a partout et qu’ils ne représentent pas la majorité et surtout, ils ne représentent pas l’ensemble des services offerts.

Voici ce que j’ai déjà vécu dans le passé, et ce que je vis au quotidien. Sans romance. Ni flafla.

J’ai vu des employés se déplacer pour un craving de melon d’eau d’une résidente.
J’ai vu des gens pleurer lors d’un décès. Parce qu’ils ne sont pas des numéros.
J’ai vu des professionnels modifier leur routine de travail afin de pouvoir permettre à une résidente de visiter son mari à la maison.
J’ai vu des gens maquiller et coiffer des dames qui ne pouvaient se le permettre, pour Noël.
J’ai vu les yeux de résidents au tempérament plutôt agressif s’illuminer en voyant les chiens de la zooanimation arriver. Ceux-ci pouvaient rester une heure sans broncher, à les flatter.
J’ai vu une personne atteinte d’Alzheimer qui ne communique plus, réagir avec émotion à la chanson « Ma mère chantait toujours » chantée par sa préposée aux bénéficiaires de tous les jours.
J’ai vu du partage. Beaucoup de partage. Partage de cigarettes, partage de gorgée de Pepsi, partage de journaux, partage de câlins. Comme ça.

Un sourire, une caresse dans le dos, un service rendu sont tous de bonnes raisons de faire une différence dans la journée d’un résident d’un centre d’hébergement. Car après tout, pour plusieurs nous sommes leur raison de se lever le matin. On les aime. C’est tout.

Informez-vous, renseignez-vous, faites vos propres idées sur les différents endroits disponibles.

Avez-vous de belles anecdotes à nous partager?