Faites-vous partie de ceux qui croient qu’on devrait sélectionner des lectures appropriées pour les enfants? Ou qui préfèrent les exposer à tout, les laissant ainsi se faire leur propre opinion et choisir selon leurs goûts?
Probablement un mélange des deux je présume. Comme c’est encore vous qui tenez les cordons de la bourse ou qui traînez la carte de bibliothèque, le dernier mot vous appartient. Mais que diriez-vous si votre bibliothèque décidait de bannir certains livres, car ils ne correspondent pas à leurs valeurs?
Un exemple parmi tant d’autres : en 1996, la ville d’Orange, en France, a vu sa bibliothèque changer du tout au tout. La ville est devenue un fief du Front National (parti du sympathique de Jean-Marie Le Pen à l’époque…), ce qui fait que les bibliothécaires se sont fait dicter les achats de livres par la nouvelle orientation politique.
Crédit : Joel Bullock/Wikimedia
Vous imaginez, tout ce qui ne cadre pas avec les valeurs préconisées par la ville… hop! Au bûcher! Ça rappelle la grande noirceur québécoise, avec les livres à l’index! Sans compter cette ridicule controverse autour d’une histoire de zizi, où des parents auraient voulu qu’une bibliothèque municipale retire le livre de ses tablettes!
Mes amis qui travaillent dans des bibliothèques publiques sont catégoriques : on ne peut pas laisser ses valeurs influencer la sélection des livres! Comme la vocation de l’établissement est publique ou scolaire (et non religieuse, commerciale, etc.), il faut avoir de tout, pour tous les publics. Peut-être n’aimez-vous pas les contes de fées… mais plein d’enfants viennent dans le seul but d’emprunter ces livres! Au lieu de censurer ce qui ne nous plaît pas, pourquoi ne pas proposer des alternatives qui sont plus dans nos cordes?
Le danger avec la censure, c’est qu’il est difficile d’établir des balises : si on décide d’interdire les livres violents (ce qui, a priori, peut sembler louable!), est-ce qu’on devra interdire les livres qui parlent de la guerre? C’est une pente dangereuse!
À vouloir protéger nos enfants de tout, on peut les priver de certaines lectures difficiles, certes, mais ô combien marquantes. Et on peut les accompagner pour découvrir des livres qui parlent sujets plus difficiles.
Où vous situez-vous sur cette question?