Madame, votre mari rentre saoul tous les soirs, vous trompe avec la voisine et a allumé un feu avec vos économies? Vous songez au divorce? Qu’à cela ne tienne. J’espère que cet argumentaire, tiré d’un édifiant dépliant datant de 1942, saura vous faire entendre raison.
Avant de commencer, mettons les choses au clair :
« Pourquoi l’Église prohibe-t-elle le divorce? Avant tout parce que le Christ l’a prohibé. »
Ce n’est pas moi qui le dis, c’est JÉ-SUS. Vous ne voulez pas faire pleurer le p’tit Jésus, quand même?
1. « Nul ne contestera, j’espère, que la maternité met la femme dans un état socialement inférieur, en ce sens qu’elle ne peut à la fois, engendrer, allaiter, soigner, élever ses enfants et gagner sa vie par un labeur en dehors du foyer. » Vous n’aviez pas d’autres aspirations que de torcher votre maison, votre mari et vos petits, j’espère?
2. « Dès que l’on réfléchit, on voit avec plus d’évidence encore le tort immense que le divorce cause à l’éducation des enfants. » Bon, vous voyez? Quand vous vous mettez à réfléchir, vous pensez comme il faut.
3. « À l’amour suave et aux soins vigilants de la mère, il importe d’allier l’autorité et la prudence du père. » « Suave et vigilante », c’est vous tout craché, je gage.
4. « Supprimer l’un ou l’autre et vous observerez, règle générale, une déficience grave dans les enfants : manque de virilité ou rudesse cassante.» Je connais un père monoparental qui vient d’apprendre que sa fille aimait les filles : Dieu qu’il s’en est voulu de ne pas avoir été plus suave…
5. « On a dit, avec raison, que tout désaccord entre les parents jette dans l’âme de l’enfant le désarroi et la souffrance. » Que je vous vois, devant vos enfants, reprocher à votre mari d’avoir oublié d’acheter du pain… Vous allez les fucker à vie!
6. « Peut-être pouvez-vous m’indiquer [dans le cas d’un remariage] des enfants qui ont trouvé dans leur nouveau foyer un beau-père ou une belle-mère qui leur a procuré l’atmosphère à un sain épanouissement de leur être? La règle générale est que l’enfant du premier lit se sent étranger dans le nouveau foyer et souffre davantage à mesure qu’il grandit. » Votre enfant ne s’en remettra jamais. Au début ça va être épouvantable, pis après… ça va être PIRE.
7. « Il apprend plus tard que son beau-père ou que sa belle-mère reçoit des caresses et des attentions qui sont dues à son père ou à sa mère légitime. Il en vient parfois à haïr sa nouvelle famille et ce père ou cette mère qui ont sacrifié son bonheur au leur. » Vous vous foutez de son bonheur ET vous caressez quelqu’un d’autre. ARK.
Pour finir, retenez que…
« Le bonheur des époux est une fin secondaire du mariage. Il n’est pas, l’égoïsme moderne l’oublie trop, le but premier du mariage. Ce bonheur manque-t-il en partie, le mariage peut encore atteindre ses fins qui dépassent les intérêts particuliers des époux pour viser la procréation des enfants et leur éducation. » B’en oui, franchement, fermez-vous les yeux, serrez-les dents et faites-vous engrosser en priant le bon Dieu pour que ça ne dure pas trop longtemps. Être heureuse, c’est tellement surfait.
On rit, on rit… mais, 1942, ça ne fait pas si longtemps.
Avez-vous déjà douté que les luttes féministes nous avaient été utiles?
(J’espère que non.)