Quand l’aîné prend son indépendance : « Oui, j’ai stalké mon fils. »

Les enfants, c’est cool. Quand ils sont petits, on s’extasie devant leurs prouesses : les premiers pas, les premiers mots, le premier pipi sur le pot.

Les enfants, c’est stressant. Ça génère toutes sortes d’inquiétudes qui grugent les parents par en dedans. Et plus ça grandit, plus ça fait augmenter le niveau de stress parental. Je le sais : j’en ai 4!
Mon aîné aura 10 ans en septembre. Il est en pleine crise d’autonomie. Pas celle qui l’amène à ramasser son linge sale ou son assiette. Nope! Celle qui lui donne le goût de voler de ses propres ailes.

Cette semaine, il a eu son nouveau vélo. Il nous a demandé s’il pouvait, à son retour de l’école, aller à la bibliothèque de la ville… SEUL! J’ai comme eu un vertige!

Nous vivons en banlieue. Pas de trottoirs, beaucoup de circulation sur les routes secondaires et surtout, plein de raisons pour NE PAS avoir le goût de le laisser s’aventurer trop loin de la maison. Toutefois, je m’étais promis de toujours valoriser l’autonomie de mes enfants, et ce, nonobstant mes angoisses de mom!

J’ai donc dit oui. Mais pas à n’importe quelles conditions.

Après avoir revu avec lui les règles de sécurité inhérentes à sa libre circulation à vélo (lire ici : mets ton casque, ne zigzague pas dans les rues, à l’intersection, appuie sur le bouton pour piéton et ATTENDS que tu aies le droit de t’engager avant de traverser et, DE GRÂCE, regarde des deux côtés de la rue avant de le faire!), je l’ai laissé partir.

Prise d’une angoisse sans précédent, j’ai attendu qu’il soit parti depuis 10 minutes et je me suis précipitée dans ma voiture. J’ai emprunté le trajet que nous avions déterminé et je l’ai suivi à son insu.

Bon, au début, je me trouvais un peu intense, mais je me suis convaincue que je n’étais certainement pas la première mère à faire ça! Right?

Ce que j’ai vu m’a terrifiée : il a respecté TOUTES les directives que je lui avais données. TOU-TES!

Assise derrière le volant, j’ai soudainement perçu ma maternité autrement.

Quand ils sont petits, notre rôle est de les aimer, de les réconforter, de les protéger, de les encadrer et de s’assurer qu’ils construisent tranquillement leur personnalité. Puis, ils grandissent. On doit apprendre à leur faire confiance, à les laisser aller, à les orienter vers les meilleurs choix en respectant qui ils sont et leurs besoins d’autonomie.

Notre fils aura 10 ans en septembre. Je l’ai suivi lors de sa première virée à vélo à la bibli’.

Un jour, il aura 15 ou 16 ans. Je ne pourrai pas le suivre partout où il ira. Je devrai le laisser faire ses choix et lui faire confiance. Parce que c’est le but d’avoir des enfants non? Les amener à devenir des hommes et femmes responsables, autonomes et (bien évidemment!) épanouis.

Avez-vous de la facilité à laisser vos enfants voler de leurs propres ailes et acquérir de l’autonomie?