Émile est né un soir de juillet 2013. J'imagine que le soleil était en train de tirer sa révérence pendant que j'étais en salle de réveil, sans bébé. On m'avait parlé d'un peau à peau, d'une rencontre hors de l'ordinaire. C'était pas ça.

J'avais dépassé mon terme et je passais mes journées à attendre qu'il se décide à quitter son nid un peu trop douillet! Quand on dépasse notre terme, un tas de petits examens sont à l'horaire pour vérifier que bébé va bien. Un test pour savoir si son coeur réagit bien aux stimulations, un stripping (pour aider la nature), des rendez-vous rapprochés et finalement, la date fatidique à laquelle on va provoquer la naissance NAY.

Bref, je me suis déplacée de rendez-vous en rendez-vous. Tout allait bien et il finirait par sortir. J'enviais ces futures mamans croisées sur l'étage qui marchaient pour accélérer le travail. Ça serait bientôt mon tour!

En attendant le jour J, je m'étais fait une playlist d'accouchement, je m'étais trouvé une nouvelle passion pour la sophrologie et j'aspirais à un accouchement dans la zénitude de Yan Tiersen et sa Comptine d'un autre été.

Deux jours avant la naissance, me voilà aux prises avec une méchante migraine avec aura. En 6 h, j'ai fait trois épisodes, alors on m'a gentiment indiqué de m'en venir parce que ça pouvait être de la haute tension avec un risque de pré-éclampsie.

5 h 00 : arrivée au triage avec un mal de tête intense.
Derrière deux rideaux, je partage l'espace avec deux filles qui sont en attente de leur chambre, mais leur travail est plus qu'avancé. Expérience horrifiante pour une wannabe mom! J'ai mal à la tête à vouloir me l'arracher, ça sent mauvais dans la salle, les filles gémissent et moi j'suis là, sans AUCUNE contraction #LolPasLol.

17 h 00 : un peu de repos, transfert vers une chambre.
J'avais imaginé l'arrivée à l'hôpital dans l'excitation des contractions, mais je suis là à attendre qu'elles arrivent.

En attendant que ça commence, je prends des photos de la chambre à l'hôpital P.Legardeur.
Crédit : Aude Pelote

19 h 30 : pose du tampon censé aidé la patente.

6 h 00 + 1 jour : début de l'induction.
L'infirmière décide de commencer l'ocytocine intraveineuse pour déclencher le travail. À ce moment-ci je ne sais plus trop à quoi m'attendre, mais je suis prête à accueillir mon bébé. ENFIN!

6 h 30  + 1 jour : AU SECOURS!
Les contractions arrivent et repartent rarement.

6 h 35 + 1 jour : la sophrologie et l'haptonomie.
Je me concentre sur mes enregistrements de sophrologie, respire, souffle, écoute la Comptine d'un autre été comme pour espérer que tout ça ralentisse. Repense à mon haptonomie, essaie d'appliquer toute la pratique. PERDS LE CONTRÔLE.

J'avais tellement espéré ce moment, voilà que ça arrive trop brusquement.

Beaucoup trop vite : augmentation de la dose.
Je demande si je suis dans le pire moment. L'infirmière me regarde et elle a pitié : nous n'en sommes qu'au début. Au début??? J'en peux déjà plus. Je suis à 2 : on est loin du 10!

Aidez-moi!
Crédit : Giphy

Pendant que je perdais la carte : le bain ou le-dit sauveur et augmentation de la dose.
Je capote dans le bain qui n'arrête plus de bouillonner et tente d'en sortir #LolPasLol2.

Autour de 16 h 00 : l'épidurale et ça presse!
Elle arrive plus rapidement que prévu : HALLELUJAH! Je sens le merveilleux élixir faire son effet. Je remercie la vie une nouvelle fois pour cette invention des plus merveilleuses et profite du repos bien mérité.

5 minutes plus tard : ça ne fonctionne PLUS.
Hum? C'est pas sensé faire effet plus que quelques minutes? Ça a l'air que non pour cette fois-ci.

Des hurlements plus tard : 5 doses d'épidurale supplémentaires.
Résultat : j'ai eu la jambe anesthésiée/ankylosée pendant 2 jours après mon accouchement.

Autour de 18 h 00 : direction salle d'op'.
Merci, je n'en peux plus! On m'enlève l'épidurale qui n'avait fonctionné que d'un côté pour m'en reposer une.

18 h et quelques : soupir de soulagement. Enfin, je ne sens PLUS rien.
Je suis comme Jésus sur son crucifix, j'ai froid, mais je n'ai plus mal et le personnel est sympa.

Presque 19 h 00 : mon chum me rejoint et l'opération débute.
Entre ce moment et son arrivée, le temps me parait une éternité.

19 h 12 : annonce de la naissance de mon fils.
Je le vois à peine. Ils le nettoient et viennent me le montrer. Un p'tit bec, un partage de regards et une berceuse plus tard, il quitte avec papa.

La rencontre tant attendue qui fait qu'on oublie PRESQUE le reste.
Crédit : Aude Pelote

Voilà comment mon 8.6 lbs est venu au monde avec en bonus : la santé, un papa heureux de pouvoir vivre le peau à peau et un pas de plus vers le lâcher-prise pour maman!

Votre accouchement s'est-il déroulé comme vous l'aviez imaginé?