En relayant mon dernier billet sur FB, j’ai eu envie de noter que sa publication avait un timing de feu : en plein pendant que je criais devant le Palais des Congrès!
Crédit : Capture d’écran Facebook/Emilie Sarah Caravecchia
Un ami FB, avec qui j’ai souvent de bons débats politiques (on n’est pas souvent d’accord), a commenté :
Crédit : Capture d’écran Facebook/Emilie Sarah Caravecchia
En publiant ma réponse, j’ai réalisé que je venais d’écrire un article.
Sans blague, me remettre en question, j’aime ça et répondre à mon ami m’a permis de consolider mes choix d’exposer mes enfants à mes prises de position politique.
« J’avoue que j’ai un problème avec l’emploi du nom instrumentalisation. Instrumentaliser, selon mon grand ami Le Petit Bob, c’est « considérer (qqch., qqn) comme un instrument; [c’est le] rendre purement utilitaire [ou encore] [l’]utiliser à des fins détournées. » (p. 1346)
Mes enfants ne sont pas mes instruments. Mes enfants, je ne les utilise pas, ne les ai jamais utilisés et ne les utiliserai jamais. […]
Mes enfants m’accompagnent dans les manifestations. Mes enfants, je leur parle (bon, [M. Grenouille] ne comprend pas encore grand-chose, mais il trouve un certain attrait aux drapeaux) de ce qui se passe dans la société, leur société. Leur mère est impliquée, socialement impliquée, politiquement impliquée, humainement impliquée dans sa société, dans son travail et dans la vie scolaire de ses enfants.
Crédit : La mère Cara
Si je suis fâchée et que [Mister Lapin] me demande pourquoi, je lui réponds, je lui explique (dans des mots qu’il comprend) ce qui me fâche. Je ne vais pas à l’avant de ses questions en lui disant :
« Couillard est un méchant ». Plutôt, je réponds à sa curiosité et je m’efforce de ne pas lui dire qu’il comprendra quand il sera un adulte ou pire, que ça ne le concerne pas. Mon fils fait les associations qu’il fait, il connait les mots qu’il connait. En me rendant à ma manif du Front commun, hier, je lui ai dit ce que nous allions faire. Je lui ai expliqué pourquoi on ne marchait pas cette fois-ci : Philippe Couillard ben, il était dans le Palais des Congrès.
[Le Lapin] s’amuse à faire des associations de rimes depuis 2-3 mois, s’en est même saoulant. Il sait que le mot « connard » n’est pas un beau mot. Je l’échappe souvent contre les automobilistes cons. Mon enfant me singe, mais il n’est pas mon instrument.
Et le Lapin était le manifestant le plus stylé! Héhé!
Crédit : Jonathan Senecal
Je relate souvent (très souvent) ses mots sur FB. 1 fois sur 1000, c’est un mot politique, le reste du temps, ce sont des mots d’enfant où il raconte que sa doudou et moi, nous sommes douces…
Reste que, oui, évidemment mes comportements vont influencer les siens. Je donne de l’argent aux itinérants quand j’en ai. Mon fils, lui, en sortant du Dollorama, après s’être acheté un rhinocéros en plastique, remet sa monnaie à l’itinérant qui attend sur le pas de la porte sans que je n’ai suggéré quoi que ce soit. En fait, c’est faux, je lui avais dit de mettre les sous dans sa tirelire…
Je ne passe pas mes fins de semaine dans les centres d’achats. Je ne transmets pas, sans en être consciente, une idéologie capitaliste à mon fils. Je ne suis pas un instrument du système. En fait, c’est l’inverse, je refuse de l’être.
Je suis une mère qui transmet ses valeurs à ses enfants, rien de plus, rien de moins. Mais ce n’est pas parce que la politique en fait partie qu’il faut qu’on me taxe d’utiliser mes enfants.
[En fait,] je ne les utilise pas plus que ceux qui mettent des drapeaux du Canada dans des petites mains d’enfant sans que ces derniers ne sachent ce qu’ils tiennent. Je ne les utilise pas plus que ceux qui font prendre leur enfant dans les bras des personnalités politiques pour les photos stagées, pour que ces politiciens se fassent du capital politique. Eux, ces politiciens, les utilisent, les enfants. »